Un retour surprise. Le drone Bayraktar TB2, star de l’armée ukrainienne au début du conflit face à la Russie, aurait été impliqué de nouveau ce jeudi dans une offensive de Kiev en mer Noire.

Les services de renseignement militaire ukrainiens (HUR) ont revendiqué, sur leur compte Telegram, avoir coulé un bateau de patrouille russe près de la station balnéaire occupée de Zaliznyi Port, dans l’oblast de Kherson, tuant les cinq membres d’équipage présents à bord.

Une ancienne star à bas-prix

Jusque-là, une opération réussie comme une autre. Sauf que les images partagées par le HUR et la description de l’attaque évoquant le « ciblage laser d’un drone » avec « une frappe de missile précise et dévastatrice » laissent peu de place au doute. Il s’agirait bien d’un drone Bayraktar TB2.

Fabriqué par l’entreprise turque Baykar, l’appareil a été pensé comme un drone tactique de moyenne altitude et longue endurance (MALE), capable d’effectuer des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR) et d’attaque armée.

Avec ses 12 m d’envergure pour 650 kg, ce géant des airs a eu son heure de gloire au début du conflit, considéré par de nombreux spécialistes comme le « cauchemar » des Russes, avant de disparaître peu à peu du front, en raison du manque de moyens. Kiev, qui l’utilisait pour toucher des gros convois d’armes ou même des blindés, n’en disposait à peine plus de 20 exemplaires.

Une absence dommageable puisqu’il est réputé comme « efficace » sur le front. « Il a fait ses preuves sur des terrains très différents, de la Libye à l’Ukraine en passant par le Haut-Karabakh », explique, auprès de RFI, Sine Özakarasahin, consultante défense et sécurité.

Le Bayraktar TB2 s’appuie sur un système de missile guidé par un désignateur laser performant. Sa frappe « dévastatrice » comme se vante le HUR est permise par ses 4 munitions intelligentes Roketsan MAM. Poussé par un moteur à combustion interne de 100 chevaux, il peut rester plus de 20 heures autonome dans les airs.

VidéoBayraktar TB2, comment le drone turc est devenu l’arme de guerre star de l’Ukraine

Il est également équipé du système de transmission d’images en temps réel Baykar (BGAM), une interface reconnaissable dans les images partagées par les services de renseignement militaire ukrainiens.

Surtout, le Bayraktar TB2 a toujours été réputé pour son excellent rapport qualité/prix. Son prix – 4,6 millions d’euros, du « low-cost » pour ce genre de technologies – représente 10 % environ de celui de son équivalent américain Reaper. Pour continuer de garder sa place sur ce marché, l’entreprise turque Baykar a annoncé que son successeur, le Bayraktar TB3, était en cours de développement.