Une commission judiciaire américaine a refusé, ce vendredi 22 août, la libération conditionnelle de Lyle Menendez, célèbre aux Etats-Unis pour avoir avec son frère Erik tué leurs richissimes parents.
Malgré leurs efforts de réhabilitation, les frères Menendez doivent rester en prison, a estimé vendredi une commission judiciaire américaine, en refusant entièrement la demande de libération conditionnelle des deux détenus, célèbres aux Etats-Unis pour avoir tué leurs richissimes parents en 1989.
Comme pour Erik la veille, la commission du Département des services correctionnels et de réinsertion de Californie a refusé la demande de libération conditionnelle de Lyle. Ils pourront demander un réexamen de leur cas dans trois ans, selon un communiqué.
Initialement condamnés à la perpétuité pour avoir tué leurs parents avec des fusils à pompe dans leur luxueuse villa familiale de Beverly Hills, les frères Menendez comptent parmi les détenus les plus médiatisés d’Amérique.
Leur procès au début des années 90 a été l’un des premiers retransmis à la télévision et leur histoire est revenue dans la lumière grâce à une série ainsi qu’un documentaire de Netflix l’an dernier.
Les violences sexuelles dont ils accusent leur père ont été vues sous un nouveau jour ces dernières années, après l’éclosion du mouvement #MeToo. Plus de 35 ans après les meurtres, un mouvement réclamant leur libération a pris forme en ligne, soutenu par leur famille et certaines célébrités comme Kim Kardashian. En mai, un juge a réduit leur peine, ce qui les rendait éligibles à une sortie de prison.
« Inquiétant »
Mais la commission a douché ces espoirs et jugé que les deux frères posaient toujours un risque pour la société.
« Contrairement à ce que croient vos partisans, vous n’avez pas été un prisonnier modèle, et franchement, nous trouvons cela un peu inquiétant », avait résumé jeudi Robert Barton, l’un des deux membres du panel, en évoquant le cas d’Erik.
Il a notamment pointé sa consommation de drogue et d’alcool derrière les barreaux jusqu’en 2013, son usage de téléphones portables de contrebande et des accusations selon lesquelles il aurait rendu service à un gang de sa prison il y a une dizaine d’années.
L’ambivalence des deux frères était déjà au centre de leurs deux procès dans les années 90. A l’époque, le parquet avait accusé les deux jeunes hommes, âgés de 18 et 21 ans au moment des meurtres, d’avoir assassiné leurs parents pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars.
Armés de fusils à pompe, ils ont tiré cinq fois sur leur père José Menendez, notamment dans les rotules. Leur mère, Kitty Menendez, est morte en rampant pour tenter de leur échapper.
Les frères ont d’abord attribué les meurtres à un coup de la mafia, avant de changer leur version plusieurs fois. Les enquêteurs ont finalement mis la main sur l’enregistrement d’une séance de psychothérapie, au cours de laquelle Erik a avoué le meurtre.
Devant le tribunal, leurs avocats avaient invoqué une tentative désespérée d’autodéfense, en affirmant que les deux frères avaient été agressés sexuellement pendant des années par leur père et que leur mère était au courant.
Des autres recours
Jeudi soir, le procureur de Los Angeles, Nathan Hochman, avait salué le maintien en prison d’Erik, une décision qui « rend justice à Jose et Kitty Menendez ».
« Pendant plus de trois décennies, Erik et Lyle Menendez ont avancé un faux argument de légitime défense », a-t-il estimé, en applaudissant la commission « qui n’a pas cédé à la pression ou versé dans le spectacle public », malgré la médiatisation de l’affaire.
Un avis favorable de la commission était considéré comme la meilleure chance des frères Menendez de sortir de prison. Mais ce rejet n’épuise pas pour autant tous leurs recours.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, peut encore commuer leur peine. Leur défense tente également d’obtenir un nouveau procès, en invoquant la découverte de nouveaux éléments ces dernières années : une ancienne lettre où Erik évoque les agressions sexuelles de son père à un cousin avant le meurtre, et le témoignage d’un ex-chanteur de boys band latino, qui explique avoir été drogué et violé par Jose Menendez dans les années 1980.