Un rapport a permis vendredi à l’ONU de parler officiellement de famine dans la bande de Gaza. Les experts auteurs du document ont travaillé avec les humanitaires et les médecins encore sur place, ils ont réalisé des entretiens à distance et utilisé des données disponibles en ligne.
lire plus tard
Pour sauvegarder cet article, connectez-vous ou créez un compte franceinfo
Sans paiement. Sans abonnement.
Fermer la fenêtre d’activation des notifications France Info
créer votre compte
se connecter
Fermer la fenêtre de présentation
Publié le 23/08/2025 09:45
Temps de lecture : 2min
Des Palestiniens transportent de l’aide humanitaire, le 22 août 2025 dans la bande de Gaza. (EYAD BABA / AFP)
Le mot famine est utilisé depuis vendredi 22 août par l’ONU pour qualifier la situation dans la bande de Gaza. 500 000 personnes en souffrent dans la zone de la ville de Gaza mais la situation empire et s’étend chaque semaine. Fin septembre, 650 000 personnes pourraient en souffrir et si elle sévit essentiellement dans la zone de Gaza-ville aujourd’hui, elle risque de s’étendre aux deux tiers du territoire.
Les Nations unies s’appuient, pour dresser ce constat terrible, sur le rapport d’un organisme regroupant de nombreux experts et basé à Rome.
Pour pouvoir parler de famine, « il y a trois critères : un manque de nourriture extrême, un niveau élevé de malnutrition sévère et de morts liées à la faim », détaille Rein Paulsen, qui dirige le bureau des situations d’urgence à la FAO, la branche de l’ONU pour l’alimentation à Rome. Si cette catastrophe s’abat sur Gaza, c’est pour une raison terriblement simple : « Le système alimentaire s’est effondré, 98% des terres cultivables ont été endommagées, détruites ou sont inaccessibles. Et il est interdit de pêcher », déplore-t-il. Et les livraisons commerciales et humanitaires de nourriture de l’extérieur se font au compte-gouttes, refermant le cercle infernal.
Le document parlant de famine, rédigé par des experts, émane de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire). C’est une initiative à laquelle participent les grandes organisations mondiales, dont la FAO qui abrite l’IPC dans ses locaux et a été un des nombreux participants à ce travail. « 50 experts de 19 organisations y ont participé et d’autres experts internationaux indépendants ont relu le rapport », souligne Rein Paulsen. Une façon de souligner la robustesse de ce rapport, que le gouvernement israélien rejette.
Ces experts ont travaillé avec les humanitaires, les médecins encore sur place, ils ont réalisé des entretiens à distance, utilisé des données disponibles en ligne. Ils appellent à un accès large des ONG à la bande de Gaza, car lutter contre la famine, ce n’est pas seulement apporter de la nourriture. « Il faut des interventions de spécialistes de la nutrition, des professionnels de santé, de l’accès à l’eau, de l’hygiène, il faut des couvertures, du fioul, les gens ont besoin de gaz pour cuire la nourriture », poursuit Rein Paulsen. 41 000 enfants risquent de mourir de faim dans les mois à venir.