l’essentiel
Le « petit village » de Saint-Simon semble bien loin pour certains habitants qui déplorent des incivilités multiples. Insécurité, urbanisation galopante, sentiment de déclassement… Le quartier Guilhermy cristallise les tensions.
Yves vit dans le quartier Saint-Simon-Guilhermy depuis 1988. À l’époque, ce retraité apprécie le calme et la douceur de vivre de ce lieu, où des champs avec chevaux composent alors le paysage offert aux nouveaux arrivants. Seulement voilà, cette quiétude, c’était avant la construction de Guilhermy, quartier excentré de Saint-Simon, où se produisent régulièrement des troubles à l’ordre public, au grand dam des résidents : « Tout a démarré à ce moment-là, déplore Yves. Vols dans les parkings, cambriolages, effractions de voitures, vols de pneus, rodéos urbains, on a même eu le braquage d’un bureau de tabac place de l’Église et des coups de feu, etc. »
Une sécurité citoyenne face à la montée des incivilités
Deux caméras de vidéosurveillance ont d’ailleurs été installées place Saint-Simon. Face à cette situation, l’association des Voisins Vigilants a vu le jour : des habitants se portent volontaires pour assurer la sécurité du quartier, en lien direct avec les services de la mairie et la Direction interdépartementale de la Police nationale. « Une association bien utile en période de vacances, toujours propices aux cambriolages », estime Yves, qui précise en plaisantant : « Ce n’est pas le Far West, mais je trouve que l’urbanisme effréné a dégradé le quartier. » Philippe, gendarme à la retraite, partage cet avis : « Je vis dans ce quartier depuis 1999, précise-t-il. À l’époque, l’accroche commerciale des promoteurs sur le quartier était : ‘Saint-Simon est un village’. » Une accroche peut-être trop valorisante selon lui, qui a attiré beaucoup trop de monde et dopé l’urbanisme de ce quartier : « L’image village est malheureusement bien loin », déplore Philippe, dont la voiture a été cambriolée trois fois.
Des mesures renforcées et un suivi municipal revendiqué
« La sécurité et la tranquillité des habitants : une priorité pour l’équipe municipale »,
Emilion Esnault, adjoint au maire en charge de la sécurité, s’est rendu en 2023 et en 2024 rue Las Brugues, accompagné de la Police municipale, de la Police nationale, d’un référent prévention du secteur et de la maire de quartier. « À la suite de ces rencontres, nous avons décidé en 2024 d’installer une caméra. Elle permet la visualisation d’un parking sujet à des plaintes rue Las Brugues et aux abords de l’école primaire Guilhermy », constate l’élu. Depuis, le quartier fait l’objet d’un suivi très méticuleux par les services de la Police municipale et nationale, avec de nombreux passages concernant des rassemblements ou de la lutte contre les rodéos.
Des résultats, selon lui, encourageants sur la tranquillité publique : depuis début 2023, les indicateurs de sécurité dans le quartier de Guilhermy montrent une amélioration notable, avec une baisse des nuisances sonores – 23 signalements en deux ans, mais aucun depuis août 2024. On constate aussi une baisse significative des appels à Allô Toulouse. À noter que les dernières verbalisations concernent exclusivement des infractions liées à l’usage de protoxyde d’azote.
La rue de Las Brugues et le chemin Guilhermy restent un point de vigilance pour la Ville, et les actions engagées portent leurs fruits. « Une stratégie d’occupation positive de l’espace public a été réalisée au printemps 2025 sur le petit bois rue Las Brugues. Un gymnase va être livré et devrait permettre le développement des nouvelles pratiques sportives » précise Emilion Esnault.