Elle fera partie des 25 % de femmes qui participeront à l’événement. Margot Deshoulières s’élancera vendredi 29 août, à Chamonix, dans l’une des courses les plus difficiles en France : l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. À 35 ans, cette Bordelaise originaire de Limoges, gérante de l’hôtel Une chambre chez Dupont, dans le quartier des Chartrons, s’apprête à parcourir 174 kilomètres dans les Alpes, entre la France, la Suisse et l’Italie, avec près de 10 000 mètres de dénivelé positif. Une épreuve aussi physique que mentale, où le corps sera mis à rude épreuve.

Pour aller au bout de cette course d’endurance extrême, elle devra courir deux nuits complètes. « On part le vendredi à 17 h 45 et j’espère arriver le dimanche vers 13 heures, soit environ 42 heures de course. Mais j’aimerais surtout la terminer, en passant chaque barrière horaire à temps », prévoit-elle. Pour cela, « il faudra bien gérer le sommeil, l’hydratation et l’alimentation. » Car une course aussi longue, dans un milieu naturel parfois hostile, ne se prépare pas comme un simple marathon.

Progression en dix ans

Elle s’est notamment entraînée dans les Pyrénées et au Pays basque (la Rhune est l’un de ses terrains de jeu favori), pour se mettre en condition sur des terrains vallonnés et techniques, en altitude. Elle doit jongler entre son travail et l’équitation, sa première passion, afin de trouver du temps pour l’entraînement.

Margot Deshoulières s’entraîne régulièrement dans les Pyrénées ou au Pays basque avant chaque ultra-trail.

Margot Deshoulières s’entraîne régulièrement dans les Pyrénées ou au Pays basque avant chaque ultra-trail.

M. D.

Depuis son premier marathon, Margot Deshoulières ne s’arrête plus de courir. « Quand j’ai commencé la course à pied il y a dix ans, je courrais 15 kilomètres maximum. Et progressivement, j’ai augmenté les distances, en faisant des marathons, puis des trails et des ultra-trails, jusqu’à atteindre 135 kilomètres. Pour l’UTMB, ce sera l’inconnu, je n’ai encore jamais couru 174 kilomètres avec autant de dénivelés », assure-t-elle. La Bordelaise pourra compter sur le soutien de ses parents, présents à chaque ultra-trail, et de sa meilleure amie, qui seront là pour l’encourager aux points de ravitaillement.

Micro-sieste et hydratation

Pendant la course, il faudra composer avec le climat, possiblement de la pluie et de l’humidité. Chaque coureur possède un sac avec des kits obligatoires contre le froid ou la chaleur. Des zones de ravitaillement pour manger chaud et dormir un peu sont prévues sur le parcours. Mais il est possible de dormir par terre, le long du tracé, ce que Margot Deshoulières a déjà fait lors d’un précédent Ultra-Trail dans les Dolomites. « Je n’ai aucun problème pour dormir n’importe où », s’amuse-t-elle.

Margot Deshoulières en pleine micro-sieste, lors d’une précédente course d’ultra-trail.

Margot Deshoulières en pleine micro-sieste, lors d’une précédente course d’ultra-trail.

M. D.

En espérant cette fois, mieux gérer l’alimentation. « Aux Dolomites, j’avais très peu mangé à cause de la chaleur. Je m’endormais en marchant et je tombais », se souvient-elle. Généralement, des micro-siestes suffisent pour tenir le coup. Entre 10 et 20 minutes maximum pour ne pas tomber dans un sommeil profond et ne pas perdre trop de temps.

« Mais même s’il y a des moments difficiles, on ne retient que le bonheur à la fin : les paysages, les rencontres sportives, le dépassement de soi… Cette discipline est un équilibre dans ma vie, avec des moments de méditation et d’introspection. »