En inaugurant le deuxième totem « VAR 44 », dans le cadre du parcours départemental de la Route du Débarquement, ce samedi matin, la commune a rendu un nouvel hommage à son histoire. Installé à proximité du cimetière, ce repère commémoratif rappelle le rôle stratégique de la commune lors de la Libération.

Autour du maire Thierry Albertini et de Jean-Louis Masson, président du conseil départemental, élus, associations patriotiques et habitants s’étaient réunis pour marquer ce moment de mémoire partagée. Dans leurs interventions, les deux élus ont insisté sur la nécessité de transmettre aux jeunes générations « la vérité des lieux et des faits », et de préserver les traces locales d’un conflit qui a façonné durablement le territoire.

Ce nouveau totem s’inscrit dans le projet « Var 44 – Les routes varoises de la liberté », qui déploie à travers tout le département des bornes interactives et un parcours numérique. Chaque installation raconte un épisode ou un site lié à la Libération de l’été 1944, offrant aux visiteurs un voyage immersif entre témoignages, archives et récits d’époque.

Le dépôt 156 face au cimetière

Ce lieu précis de la commune revêt une valeur particulière: c’est là qu’en 1944 fut implanté le dépôt de prisonniers de guerre n° 156. Installé au nord-est de la ville, juste en face du cimetière, il a hébergé jusqu’à 9.000 captifs de l’Axe, pour l’essentiel des Allemands, mais aussi des Italiens et des Hongrois. Beaucoup furent employés en commandos de travail, notamment à Toulon et dans ses environs. Dissous en janvier 1946, le camp fut alors rattaché au dépôt 153, situé à Bon-Rencontre.

Aujourd’hui, de ce camp ne subsiste plus qu’une maison, celle qui servait de poste de commandement. Les baraques, elles, ont disparu, emportant avec elles une part tangible de cette mémoire. C’est précisément ce vide que le totem vient combler: il réinscrit le lieu dans le récit collectif et lui redonne une visibilité auprès des passants. En choisissant ce site pour ériger son deuxième totem, la commune et le Département soulignent leur attachement à une histoire parfois méconnue.