Par
Emilien Jacques
Publié le
23 août 2025 à 17h08
Francis Bligny a 30 ans lorsqu’en 1964, il découvre le domaine de La Blondinière. Un terrain d’un hectare, à Saint-Martin-du-Vivier, non loin de Rouen, au milieu duquel une maison de 200m2 fait peine à voir.
À l’époque, tout est à refaire. « La maison était habitée, mais pas habitable », s’amuse l’ancien chef d’entreprise. Qu’importe, Francis Bligny, dit avoir eu « le béguin pour ce bâtiment », et en fait l’acquisition pour 6 millions d’anciens francs (environ 10 000 euros). Il emménage avec sa femme et ses quatre enfants en 66, et se lance un immense défi.
Un travail d’arrache-pied
Après avoir rendu la maison habitable, le travail ne s’est pas arrêté là pour Francis Bligny. Au contraire, il ne faisait presque que commencer. Ce passionné de jardinage, qui n’a cependant jamais vraiment exercé lorsqu’il arrive à La Blondinière, décide de se lancer. Et il ne le fait pas qu’à moitié. « J’ai passé beaucoup de soirées à lire des bouquins sur les jardins », se souvient-il. « Il a fallu que j’apprenne. »
Puis il commence à faire des plans, un peu à tâtons, il le reconnaît, mais avec une volonté de fer. Et il en fallait, pour sacrifier chaque week-end à la conception du jardin de ses rêves. « J’ai commencé par arracher 150 ou 200 vieux pommiers, ça nous a pris deux hivers », raconte Francis Bligny, qui a été accompagné dans son périple par son beau-frère et quelques amis de passage. « Puis j’ai mis une douzaine de moutons pour désherber », continue-t-il. « C’était toujours ça de moins à faire ! » C’est alors qu’il a pu commencer à semer les premières graines…
Le jardin de ses rêves
Nous voilà 50 ans plus tard. Le terrain autrefois délabré est aujourd’hui un magnifique domaine ou chaque fleur, chaque plante, chaque arbuste est harmonieusement disposé sur une pelouse tondue de près ou le long d’allées soigneusement entretenues. Les graines plantées dans les années 70 sont devenues des arbres majestueux aux troncs imposants.
Ainsi, dans le jardin de Francis Bligny, on passe sous un cèdre, un hêtre, un tulipier de Virginie, un érable Japonais, un Ginkgo biloba… et à côté de superbes compositions florales. « J’ai planté essentiellement des plantes de terres de Bruyères », qui prospère sur des sols acides et bien drainés, explique le passionné. Et ce tableau grandeur nature est évolutif selon les saisons. Cet été, ce sont, entre autres, les nombreux Hortensias que l’on voit fleurir abondement.
Je suis content d’avoir créé quelque chose de beau.
Francis Bligny
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Aujourd’hui, un jardinier passe deux jours par semaine à entretenir cet ensemble, pensé et créé de toutes pièces par Francis Bligny. « Ça a été toute une aventure », dans laquelle il a pris « beaucoup de plaisir », décrit aujourd’hui l’homme de 90 ans. « Je suis content d’avoir créé quelque chose de beau », résume-t-il simplement.
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