Opinion
Éditorial –
Réalité de la littérature
La rentrée littéraire bat son plein. Faut-il s’en désoler? Non!
Éditorial Publié: 23.08.2025, 15h06Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.BotTalk
Il n’aura échappé à personne que la littérature et l’idée que l’on s’en fait évoluent avec une grande rapidité depuis au moins une vingtaine d’années. Il y a, bien sûr, les coups de boutoir d’une production livresque industrieuse, si ce n’est industrielle, où de grands groupes utilisent des textes distractifs comme les signes avant-coureurs des scénarios de leurs séries TV à venir.
Mais, en ce moment de rentrée littéraire, il ne s’agit pas de regretter la disparition d’un jadis nimbé de sublime et de supériorité pour sombrer dans la déploration d’un présent désacralisé, nivelé et fonctionnel. Les luttes, en littérature, n’ont pas disparu. Elles ont peut-être changé de champs. Les recherches d’aujourd’hui explorent plus volontiers les expériences personnelles des autrices et des auteurs, avec une conscience parfois plus aiguë des résonances politiques de leurs textes. Ces approches n’esquivent pas toujours un existentialisme de pacotille, fleurant la leçon de vie ou le sentimentalisme niais… Des biais qui flétrissent la littérature depuis des siècles!
Mais l’urgence du réel réclame de ceux qui écrivent des ripostes tout aussi impérieuses. La littérature est aussi ce lieu loin des constructions théoriques et des abstractions où la réalité peut se traduire sur des perspectives intimes, incarnées, sans être forcément tributaires de recherches formelles poussées. Cette parole est précieuse car elle permet à chacun de mesurer sa propre vie à l’aune de celle de l’autre.
Boris Senff travaille en rubrique culturelle depuis 1995. Il écrit sur la musique, la photographie, le théâtre, le cinéma, la littérature, l’architecture, les beaux-arts.Plus d’infos@Sibernoff
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