Selon Iryna Bourdelles, présidente de l’Afuca (Association franco-ukrainienne Côte d’Azur), tout récemment nommée consul honoraire d’Ukraine à Nice pour les Alpes-Maritimes, le Var, les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, environ 15.000 réfugiés ukrainiens vivent toujours dans le département, auxquels s’ajoutent plusieurs milliers dans les départements voisins.

Nombre d’entre eux ont réussi à trouver un emploi et à obtenir un titre de séjour grâce à leur contrat de travail. Toutefois, l’intégration reste difficile pour les plus fragiles: personnes âgées, mères isolées avec enfants en bas âge. Côté scolarisation, environ 3.500 enfants ukrainiens sont inscrits dans les établissements du département. Beaucoup parlent désormais français sans accent après trois ans de présence.

« Les Ukrainiens font tout pour s’intégrer, mais certains ont encore besoin d’accompagnement », insiste Iryna Bourdelles. L’association joue ici un rôle central, grâce à ses cours de langue pour enfants et adultes, ses permanences d’accueil, uniques en France, qui épaulent les familles dans toutes leurs démarches administratives (inscrire les enfants à l’école, trouver du travail) et distribuent des colis alimentaires à ceux qui en ont besoin.

Malgré des progrès dans le traitement des dossiers, les démarches préfectorales restent lourdes. Un dispositif dit de « week-end ukrainien » permet désormais d’accueillir chaque mois des dizaines de nouveaux demandeurs. Les arrivées continuent, à raison d’environ 70 à 80 personnes par mois.

« Nous devons libérer notre local au 1er septembre »

Autre difficulté majeure, l’association doit libérer le local de l’association, à Nice, route de Grenoble au 1er septembre. La mairie, qui avait accordé ce lieu à titre provisoire, doit le récupérer pour un projet urbain. « La mairie cherche une autre solution, mais on comprend très bien que c’est difficile. On cherche de notre côté, mais pour l’instant, on n’a pas de piste », regrette la présidente, qui redoute une mise en péril de l’accueil, des cours et de la distribution de colis alimentaires.

« Avec Vladimir Poutine, aucun accord ne sera respecté »

Sur l’actualité géopolitique, Iryna Bourdelles se montre sceptique face aux tentatives de médiation internationale. « Avec Vladimir Poutine, aucun accord ne sera respecté », tranche-t-elle, redoutant qu’un cessez-le-feu ne soit qu’une « pause avant une nouvelle attaque ». Elle insiste sur la nécessité de maintenir l’aide militaire et diplomatique: « Il est impossible de demander aux soldats ukrainiens, qui défendent leurs terres au prix de leur vie, de baisser les armes. »

Une journée de fête ce dimanche

Dans ce contexte, la fête nationale ukrainienne de ce dimanche 24 août prend une dimension symbolique. L’Afuca organise à Nice une marche qui s’élancera à 17h de place Garibaldi, suivie d’une soirée au kiosque à musique, près du Théâtre de Verdure. Au programme: danses, chants, gastronomie ukrainienne et stands de souvenirs. « Nous voulons rappeler que l’Ukraine ne se résume pas à la guerre, qu’elle a sa culture et son indépendance à défendre. Malgré la douleur et l’incertitude, nous voulons montrer que l’Ukraine continue de vivre, de résister et de transmettre son identité », conclut Iryna Bourdelles.

Dimanche 24 août, 17h, marche le long de la promenade des Anglais (point de départ: place Garibaldi). De 18h à 21 heures, animations au kiosque à musique, 1 esplanade Jacques-Cotta (près du Théâtre de Verdure, Jardin Albert-1er). Au programme: performances d’artistes ukrainiens, stands des associations partenaires de l’Afuca, défilé de la collection de broderies ukrainiennes (vyshyvanka), marché ukrainien avec livres et souvenirs, animations pour les enfants.