Parlez-nous maintenant d’“Extrême hôtel”, cette exposition à venir dès le 2 décembre au Pavillon populaire.
Raymond Depardon : Après la donation de photos au musée Fabre (1) que nous avons faite au début 2024, Michaël Delafosse m’a proposé une carte blanche pour la réouverture du Pavillon populaire, après les travaux à la fin 2025. C’est un lieu central, assez unique, ouvert et la démarche de la Ville sur la gratuité est assez exceptionnelle. J’ai plus de 80 ans et j’ai pensé que c’était le moment de permettre à la nouvelle génération de photographes et de conservateurs de porter un regard nouveau sur mes photos. C’est le travail qu’ont fait Simon Depardon, photographe et cinéaste, et Marie Perennès, conservatrice (2). Simon prépare par ailleurs un film sur mon travail photographique. C’est ma façon de transmettre.
Claudine Nougaret : Le parti-pris que Raymond a choisi sur cette exposition est d’être uniquement sur la couleur, de ses débuts à aujourd’hui. Cela va être un regard complètement neuf sur son œuvre. Avec bien évidemment une photo de « Paysans » dès l’entrée mais également beaucoup de surprises.
Raymond Depardon n’est-il pas devenu plus Montpelliérain que Caladois (3) ?
Raymond Depardon : Je suis toujours un peu une pièce rapportée. Claudine, elle, est Montpelliéraine. Mais je suis heureux d’être là. Montpellier est une ville qui aime le cinéma, la photographie, la culture. Et puis ici, il y a une chose assez rare. La lumière est quand même formidable. Cela donne encore envie de faire de nouvelles photos. Je connais bien l’arrière-pays mais il est tellement riche ! Si le temps m’est donné, j’espère encore pouvoir lancer de grandes séries. (4).
(1) Raymond Depardon et Claudine Nougaret ont fait don au musée Fabre de trois séries : « Rural », « Son œil dans ma main » et « Communes », soit près de 200 tirages.
(2) Le commissariat de l’exposition sera assuré par Simon Depardon et Marie Perennès.
(3) Le photographe est natif de Villefranche-sur-Saône.
(4) Le travail répertorié de Raymond Depardon représente 1 250 000 négatifs, sans compter ses travaux à la chambre photographique.