Par

Jérôme Cavaretta

Publié le

18 avr. 2025 à 6h30

Il s’appelle l’architecte des bâtiments de France, plus connu sous le diminutif Abf, et il veille au respect du patrimoine. Distribuant les bons et les mauvais points. Acceptant ou refusant catégoriquement un projet parce qu’il menace un espace protégé ou un monument historique.

Shérif

À l’île de loisirs de Cergy-Pontoise, la mission de ce shérif du patrimoine n’a plus aucun secret. Et pour cause. L’architecte des bâtiments de France vient d’opposer une fin de non-recevoir à l’aménagement d’une aire de camping-car sur un terrain du poumon vert de l’agglo cergypontaine. Motif invoqué : le dessein artificialisait une zone naturelle.

« Il a estimé que nous avions dégradé un terrain qui était dans le périmètre de l’église du village », confie Fabien Franc, le directeur de l’île de loisirs. Un secteur classé site patrimonial remarquable.

Un coup dur synonyme de retour à la case départ pour l’île de loisirs qui s’apprêtait à ouvrir son aire dédiée aux camping-cars. « On repart de zéro », maugrée Thibault Humbert, le président de l’île de loisirs. « On travaille sur un nouveau projet avec une aire de camping-car qui serait implantée sur un ancien parking. On va déposer un nouveau dossier en s’assurant au préalable que l’Abf est d’accord… », souffle Fabien Franc.

Voilà déjà près de trois ans que l’île de loisirs planche sur l’ouverture d’une aire pour les camping-cars et autres vans. Évalué à 331 000 euros en investissement, le dessein retoqué par l’Abf avait reçu le soutien financier de la Région et du Département.

C’est un projet à vocation touristique auréolé de la volonté de surfer sur le phénomène très en vogue de la vanlife dont l’île de loisirs veut accoucher dans un quasi-désert valdoisien. Un territoire riche en joyaux touristiques qui mérite le détour mais qui, paradoxalement, ne compte qu’une poignée de campings. Et aucune aire de camping-cars.

« Ce serait une offre unique dans l’ouest de l’Île-de-France, vantait, il y a quelques mois, Thibault Humbert. Les camping-caristes s’arrêteraient chez nous en descendant dans le sud et pourraient en profiter pour visiter des sites touristiques comme Auvers-sur-Oise ou la Roche-Guyon dans le Vexin. »

Attente

L’île de loisirs vise une clientèle étrangère. Une population en transit, venue du nord de l’Europe, qui jetterait l’ancre pour un court séjour en terre cergypontaine avant de reprendre ses pérégrinations touristiques hexagonales. « Il y a une vraie attente par rapport à ce projet », insiste Thibault Humbert. L’attente durera encore.

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