Par
Hervé Pavageau
Publié le
23 août 2025 à 8h16
L’appareil photo sera certainement de sortie pour saisir les émotions qui risquent de la submerger.
Le jeudi 28 août, Isaure Guéret, 20 ans, ne sera pas cette fois derrière l’objectif. Mais devant.
Entourée de ses proches, la jeune femme de Vallet sera au centre de la cérémonie pour fêter son titre de Meilleure apprentie de France 2025 en photographie.
Un titre qu’Isaure Guéret célébrera aux côtés de Jean-Claude Milcendeau, photographe professionnel, son maître d’apprentissage et Meilleur ouvrier de France en 2023, installé rue des Forges.
Déclic pendant le Covid
C’est d’ailleurs dans cet atelier, situé juste en face l’espace de coworking où se déroulera la petite réception privée, qu’Isaure Guéret a fait ses classes et ses armes.
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Pour la jeune apprentie en brevet technique des métiers, le déclic de la photographie n’a pas retenti tout de suite.
Il est l’aboutissement d’années de recherches et d’expérimentation, commencées lors de la crise sanitaire.
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C’est en plein Covid, qu’Isaure Guéret va saisir son premier boîtier.
C’est mon papy qui faisait de la photo. Il avait toujours un appareil pour capturer les moments de famille. Cela me fascinait.
Isaure Guéret, Meilleure apprentie de France
Inscrite dans un club photo en Vendée
Pendant le confinement, l’adolescente s’ennuie. Elle s’évade en prenant des photos du jardin. Et de ce qui l’entoure. L’exercice est une révélation. « Cela m’a tout de suite beaucoup plu », confie-t-elle.
Pendant ses années lycée, l’appareil photo n’est jamais loin. L’œil s’aguerrit, évolue. Isaure capture les paysages.
En cherchant les petits détails. La quête « qui fait la différence ».
Inscrite dans un club photos à Rocheservière (en Vendée), Isaure Guéret passe un bac général, avant de se lancer dans une formation en alternance sur trois ans dans la photographie.
Isaure Guéret avec Jean-Claude Milcendeau, son maître d’apprentissage et Meilleur ouvrier de France en 2023. ©HSMApprentie chez le Meilleur ouvrier de France
C’est à Vallet chez Jean-Claude Milcendeau, Meilleur ouvrier de France, que l’apprentie va apprendre le métier, les techniques.
Notamment le traitement des photos en post-production. Cette composante essentielle de la pratique de la photographie permet de parfaire les prises de vues, d’en corriger les éventuels défauts.
L’élève décide de s’inscrire au concours de Meilleure apprentie, épreuve d’exigence, à l’automne 2024.
Trois photos pour l’examen
Pour l’examen, l’apprentie de Vallet doit réaliser trois photographies sur des thèmes bien définis : un chef d’entreprise dans son environnement, un paysage, et un sujet créatif d’un portrait s’inspirant d’un peintre célèbre.
« En plus des photos, on devait réaliser un écrit expliquant tout le cheminement du travail », explique Isaure Guéret, élève à l’école CMA de Rennes, un des gros viviers de portraitistes en France.
Le sujet et les deux portraits, en or, ont fait tilt auprès des jurys. Que ce soit au niveau départemental, régional et national.
La différence s’est faite dans le sens du détail et de « cette recherche de la différence, d’aller chercher l’excellence, de la touche en plus tout en restant dans le sujet », commente Jean-Claude Milcendeau, « fier » de son élève, qui a accompagné l’apprentie pendant ses longs mois de travail.
La touche en plus
La touche en plus ? C’est par exemple cette femme modèle drapée d’une longue robe rouge posée sur la dune du Pyla, devant la mer, qui illumine une photo-tableau, jouant sur les lignes.
Ou ce portrait composé d’une autre femme portant un cadre évoquant une œuvre de René Magritte.
Derrière chacune de ces photos conceptualisées, il y a toute une histoire. Et beaucoup de travail et de méthode qui ne laissent pas « de place à l’imprévu ».
Isaure ne veut pas brûler les étapes
Auréolée de son titre national, Isaure Guéret ne veut pas brûler les étapes. Sans mettre sur pause sa passion, l’apprentie photographe veut enrichir ses connaissances en poursuivant ses études dans la vente et la communication. Tout en continuant « dans la photo », précise-t-elle.
La jeune photographe poursuit sa voie. En remettant l’ouvrage sur le métier. « J’essaie de voir ce qui m’entoure différemment : un ensemble, une partie, une chose en particulier », commente celle dont l’œil « s’est aiguisé ».
Et a fait flasher le jury national du concours du Meilleur apprenti de France.
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