Ce fut une drôle de surprise pour Océane. « Le jour de la Saint-Valentin, j’étais au magasin avec des clients quand j’ai reçu un bouquet de fleurs accompagné d’une lettre et de chocolats », raconte la maraîchère de 26 ans. Elle a reçu ce colis peu après la diffusion de son portrait pour la nouvelle saison de « L’Amour est dans le pré » sur M6. « Apparemment, il m’avait écrit, mais je n’ai pas eu son courrier entre les mains », affirme la Bretonne. Si son expéditeur ne lui a pas menti, c’est que la production de l’émission, dont la nouvelle saison débute ce lundi, n’a pas sélectionné son courrier.
« On a toujours éliminé les lettres écrites par des bimbos qui sont sur Instagram à moitié à poil. Même chose pour les gens qui ont des choses à vendre de façon très évidente… On essaie d’enlever l’insincérité », affirme la présentatrice Karine Le Marchand. Une déclaration qui n’a rien d’un scoop : à l’occasion du lancement de la saison précédente, 20 Minutes avait révélé les profils de prétendants rédhibitoires aux yeux de la production.
Le tourbillon des speed datings
Mais l’influence de cette dernière se poursuit également lors de l’étape des speed datings. « On m’avait proposé un carnet au moment de la lecture des courriers, mais je ne savais pas à quoi ça servait. Donc je ne l’ai pas utilisé et je n’ai pas pu réviser. J’étais là : « Qu’est-ce qu’elles m’ont raconté, déjà, dans leurs lettres ? » », plaisante Gilles, céréalier de 58 ans, qui concède avoir « une mémoire de poisson rouge ». Le Normand poursuit : « Ils m’ont redonné un carnet au speed dating. Et là, j’ai pris des notes, j’ai mis les grandes lignes. Et je m’en suis sorti. »
S’il n’a pas eu de mal à choisir parmi ses prétendantes les deux qu’il souhaitait convier pour un séjour dans sa ferme, pour d’autres, c’est moins évident. Certains ont bien du mal à avoir l’esprit clair après que leurs tête-à-tête se sont enchaînés.
Eviter le choix de « deux personnes catastrophiques »
Karine Le Marchand y va donc de son coup de pouce : « Vous le voyez, d’ailleurs, même si on ne garde pas tout au montage. Avoir du recul sur soi-même, ce n’est pas évident. Il y en a aussi qui vont faire un choix malheureux, de façon évidente, et dans ce cas-là, on se dit qu’il ne faut absolument pas qu’ils maintiennent ce choix. »
« Si, sur les deux prétendantes, il n’y en a qu’une [qui ne semble pas être un choix pertinent] et que l’autre est super, je ne dis rien, poursuit l’animatrice. Mais il est arrivé, notamment cette saison, qu’une personne, parmi les célibataires, veuille sélectionner deux personnes catastrophiques. C’était quelqu’un de très indécis, qui ne se souvenait plus des prénoms et était complètement largué. Je lui ai donc dit : « Je m’en fous, choisi au moins celle-ci, fais-moi confiance. » Et elles ont fini en couple. Donc je suis contente. Parce qu’au départ, elle n’en voulait pas. »
Forte de ses quinze années d’expérience à la tête de « L’Amour est dans le pré », Karine Le Marchand se prévaut de son expertise d’entremetteuse. « Quand on fait cette émission, c’est qu’on veut casser les codes et rencontrer l’amour sincèrement », clame-t-elle. Elle met ainsi en garde les agriculteurs face au piège des « schémas répétitifs » : « On est toujours attiré par des profils qui réveillent des abandons ou des habitudes qu’on a pu avoir dans l’enfance, avance-t-elle. Quand on voit que cela va se produire, que l’on connaît l’agriculteur qui nous a parlé de son passé, on se dit : « Non, il ne va pas recommencer avec ses vieux démons. » »
« Fais-la ta connerie, mais n’en fais pas deux »
L’exemple de Christophe lors de la saison précédente est un cas d’école. Le viticulteur de 57 ans s’était enflammé pour Guillaume, un étudiant de 25 ans. « Pour tous les téléspectateurs, pour toute la production, il était évident que cela n’allait pas marcher, résume la présentatrice. Après, il en voulait vraiment. Dès l’instant où l’autre prétendant [Yann, 40 ans] était convenable, on a laissé faire. Christophe disait qu’il ne pouvait pas faire autrement. Je lui ai répondu : « Vas-y, fais-la ta connerie, mais n’en fais pas deux. » » Résultat : le flirt entre le quinquagénaire et le vingtenaire s’est soldé par un chaos émotionnel. Et, Christophe est resté en couple avec Yann jusqu’à cet été.
Pour que tout se passe au mieux, la production n’hésite donc pas à mettre son grain de sel. « On essaye d’orienter les agriculteurs pour qu’il n’y ait pas trop de déséquilibre à la ferme. Parce qu’il y a des filles gentilles, qui sont super pour eux, mais dont on sent très bien qu’elles vont être complètement éclipsées par la seconde qui a une grosse personnalité », explique Karine Le Marchand.
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Quelques stratégies sont donc mises en place. Comme faire arriver la prétendante plus timide quelques heures avant l’autre. « Pour qu’elle ait la chance d’être en tête à tête avec l’agriculteur et se libère un peu, précise la présentatrice. Voilà, on essaye, avec nos moyens, de leur laisser une chance. »