Par

Rédaction Normandie

Publié le

24 août 2025 à 11h31

À l’approche de l’église Saint-Ouen d’Épreville, non loin de Rouen, entre le 2 et le 17 août, on entendait des coups de marteau, le chant de la scie, mais aussi des rires et de la musique. Tout cela provenait des activités de l’association Carmen (Centre d’archéologie et de recherches médiévales de l’Est de la Normandie), qui restaure depuis plus de 40 ans l’édifice religieux, dans le but de le rendre au village.

La jeunesse au service du patrimoine

L’association Carmen, membre du réseau Rempart, une union d’associations de sauvegarde du patrimoine et d’éducation populaire, s’attache à restaurer et réhabiliter de nombreux sites culturels. Comme durant les deux premières semaines d’août, sur l’église d’Épreville, où sept encadrants ont travaillé avec six jeunes, « dans une totale mixité sociale et d’origine, sélectionnés parmi 48 candidatures », expliquait au moment des opérations Julien Memain, président de l’association.

« Il y a la Chinoise Yuscuan qui étudie le génie civil en France, la Québécoise Victoria qui revient pour la deuxième année, Malek qui valide son Service national universel (SNU), Lorenzo envoyé par un foyer d’insertion, May-Line qui fait des études d’archéologie et Adrien d’un ESAT, touché par un handicap mental », listait-il.

Priorité à la charpente

L’édition 2025 de la rénovation de l’église Saint-Ouen a été consacrée à la sécurisation de sa charpente, dont les poutres maîtresses ont été démontées il y a quatre ans. « Nous allons poser de nouvelles sablières, des poutres en chêne de 8m50 et d’une section de 22x22cm », détaillait Julien Memain.

Une petite idée du travail abattu par les bénévoles de l'association...
Une petite idée du travail abattu par les bénévoles de l’association… ©Le Bulletin

« Nous avons pu les acheter grâce à notre participation aux Actions patrimoine & lien social initiées par Rempart. En avril, nous avons accueilli l’Établissement pour l’Insertion dans l’Emploi (Epide) de Val-de-Reuil pour un chantier de sensibilisation au patrimoine », racontait-il. « Sinon, nous n’avons qu’une subvention de la mairie de 1000 euros qui payent les assurances. »

Besoin d’argent et d’encadrants

Car la recherche de subvention n’est justement pas le point fort de Carmen. « Nous ne sommes pas bons pour trouver des aides. Il faudrait de l’argent, car les travaux dépendent de nos finances », déplorait le président qui aurait également besoin de plus de main-d’œuvre. « Il faudrait aussi des professionnels ou des retraités qui voudraient encadrer des jeunes bénévolement. Nous sommes sept pour le moment ». Mais aussi de réfrigérateurs : « Si des gens s’en débarrassent, nous pouvons aller les chercher », appelait Julien Memain.

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Objectif : une salle communale

En attendant, il y avait du travail. L’équipe s’est occupée du rejointoiement du mur côté cimetière, du tri des pierres et surtout de la couverture de la sacristie après une fuite. « Il faudra ensuite s’occuper de la charpente du chœur et réparer ou changer la poutre de l’entrée longue de 9m50. Elle doit être taillée spécifiquement », expliquait Julien Memain. « Nous allons aussi commencer à couvrir le toit d’ardoises, tranche par tranche. Enfin, nous réassemblerons les éléments du clocher qu’il faudra remonter. »

Tout cela dans le but de rendre le bâtiment au village d’Épreville et d’en faire « une salle communale pour différentes activités comme des concerts, des expositions ou des réunions ».

Pour les curieux, Carmen ouvrira les portes de l’église lors des Journées Européennes du patrimoine les 20 et 21 septembre.

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