Un agent pousse un gros chariot où s’empilent des ordinateurs dans leur valisette noire. Il y en a 68: 15 fixes, 53 portables. Ils ont déjà eu un vécu, mais vont en avoir un nouveau.

Car ces écrans et ces claviers, la direction générale des finances publiques des Alpes-Maritimes (DGFIP), les donne à la banque du numérique pour lutter contre la fracture numérique des publics en situation de précarité. Cela concerne les gens dans le besoin ou pauvres en matière d’équipements informatiques.

Tout type de support

C’est quoi cette banque du numérique? La réponse d’Aurélia Léonard, adjointe à Hélène Guyon, déléguée générale de cette association départementale: « Il s’agit d’un collectif monté il y a un peu plus de 3 ans autour de la pauvreté, laquelle génère un vrai problème d’accès au numérique ».

 Comment fonctionne cette banque, dont l’une des infrastructures est basée au marché d’intérêt national fleurs de Saint-Augustin? « Nous récupérons le matériel, dont se débarrassent les entreprises, les collectivités et même les particuliers. Qu’il s’agisse d’ordinateurs fixes, portables, de smartphones, de tablettes. Nous avons plus de 80 structures partenaires sur le département qui nous donnent du matériel usagé, mais encore utilisable : impôts, caisse d’allocations familiales, missions locales, etc. Ensuite, nous nettoyons, reconditionnons les supports informatiques, avant de les mettre gratuitement à disposition de gens en difficulté ».

Quel profil? « Il faut que les bénéficiaires potentiels aient l’envie et la capacité d’utiliser l’outil. En outre, pour récupérer un ordinateur, ils doivent passer par une association, type centre communal d’action sociale, ou une assistante sociale, qui se met en relation avec la banque du numérique et qui servent d’intermédiaires et d’accompagnants ».

Un renouvellement régulier

Côté donneurs, la démarche a ses atouts. David Lounici, responsable immobilier et logistique sur le département pour la DGFIP témoigne: « Sur le 06, nous regroupons 1 400 agents ayant besoin d’ordinateurs performants. Aussi, nous renouvelons le parc informatique régulièrement, sachant qu’un ordinateur a une durée de vie moyenne de 5/6 ans. Depuis la crise sanitaire et le télétravail, nous avons beaucoup de portables. Autant opter pour des cessions de ces appareils en privilégiant les associations. Dans cette optique, nous nous sommes rapprochés de la banque du numérique. Cette fois, nous lui remettons 15 ordinateurs fixes et 53 portables ».

S’éloigner du papier

Il y a l’humain. Il y a l’écoresponsabilité, chère à l’administration fiscale, déjà engagée dans les travaux d’économie d’énergie, comme les isolations thermiques, les pompes à chaleur, les véhicules thermiques basculés vers les véhicules électriques: « Donner une seconde vie à des ordinateurs qui peuvent eux-mêmes contribuer à inciter les contribuables à se familiariser avec les formats numériques ».

Le monde se numérise et taxe la paperasse.

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