Publié le
24 août 2025 à 13h18
La commune de Tournefeuille, près de Toulouse, s’est lancée dans une petite expérimentation portée par l’association Forêt V. C’est dans une prairie inutilisée de 300 m2 du quartier du Pahin, à proximité d’une école, que l’envie de faire pousser une forêt est née. En 2021, les membres de l’association, les habitants, les écoles et la Ville se mobilisent en ce sens. En trois ans, la végétation a bien poussé, comme le confie Olivier Martinez, l’un des porteurs du projet et membre de l’association.
Une plantation selon une méthode précise
À l’époque, l’association veut avoir une action concrète sur la commune : offrir un coin de fraîcheur pour les années à venir, apporter du lien et ramener la biodiversité. « On voulait avoir un impact positif sur l’humain et la ville par le retour à la terre », explique le membre de l’association.
Naturellement, l’asso se tourne vers la méthode du japonais Miyawaki. L’objectif : planter densément afin d’obtenir un écosystème de forêts centenaires en quelques dizaines d’années.
« On a donc planté trois arbres au mètre carré avec des tailles variables : grands, moyens et arbustes. » En décembre 2021, c’est tout un panel d’essences endémiques qui prennent racine dans la prairie.
900 arbres plantés dont 200 par les écoliers
Au total, parmi les 900 arbres mis en terre, 20 espèces différentes sont plantées par les habitants du quartier et les membres de l’association, mais pas que… Les élèves de l’école élémentaire Pablo Picasso aussi auront eu l’opportunité de planter leurs arbres.
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« Pour la plantation, j’ai gardé 200 arbres pour que les élèves puissent planter les leurs. » Derrière cette initiative, il y a une volonté de suivi pédagogique. « Ils font des visites régulièrement pour suivre l’évolution », s’enthousiasme Olivier Martinez.
Les essences d’arbres de la forêt du Pahin à Tournefeuille. (©Nina Hossein-Zadeh)
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« Ils ont pris à une vitesse impressionnante »
Trois ans après la plantation, la forêt est « impressionnante », martèle le passionné. Autour des arbres fruitiers ont été plantés au même moment sans adopter la méthode Miyawaki. Et pour Olivier Martinez, la différence est notable.
« Ils ne grandissent pas de la même manière. Dans la micro forêt, les arbres qu’on avait plantés, ils faisaient 30 centimètres. Aujourd’hui, les plus grands font jusqu’à 3,50 mètres. Ils ont pris à une vitesse impressionnante. »
À tel point qu’aujourd’hui, il n’est pas possible d’y circuler. Elle a pris la place de l’herbe et des pâquerettes pour y ramener une biodiversité florissante.
La biodiversité prend sa place
C’est précisément l’objectif d’une forêt : « qu’elle vive », insiste Olivier Martinez. Lui qui se rend régulièrement sur place a observé la pousse de champignons, l’arrivée de coccinelles, de papillons et de tant d’autres animaux et insectes.
« Aujourd’hui, il y a une biodiversité riche. Avec le temps, elle ramènera de la fraîcheur et surtout de la proximité ».
En effet, l’association Forêt V a porté ce projet pour créer du lien entre les habitants, qu’ils viennent observer cette biodiversité ou pour s’installer à proximité pour un pic nique.
La mairie soutien le projet
La mairie de Tournefeuille a soutenu le projet de l’association. Isabelle Meiffren, élue en charge de la transition écologie, raconte : « C’était un projet participatif avec une dimension sociale et écologique ».
La Ville a alors aidé à la préparation du terrain et subventionné le projet à hauteur de 8 000 euros. Une aubaine pour la commune qui souhaite « expérimenter la biodiversité à Tournefeuille ».
« On n’a pas de recul sur les concepts de plantation. Donc on observe les résultats de près. » D’ailleurs, une étudiante en biologie a demandé à intégrer la micro forêt du Pahin pour l’observer.
Certains arbres de la micro forêt se sont mis en sécurité : leurs feuilles sont devenues marron, comme en automne, après la canicule. (©Nina Hossein-Zadeh)Une réussite, malgré les canicules
Pour Olivier Martinez, c’est « une grande réussite ». Il faut dire qu’en trois ans, la forêt a tenu face à deux canicules. « On n’a arrosé qu’à trois reprises et on n’a fait que deux désherbages », preuve que la méthode fonctionne.
Cet été, la forêt a connu un nouvel épisode caniculaire, et certaines feuilles ont changé de couleur. « Les arbres se mettent en sécurité face au manque d’eau. » Les feuilles meurent et tombent, permettant à l’arbre de survivre.
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