Les Toulousains, par exemple, vont-ils remballer leurs vignettes Crit’Air et faire une croix sur leur Zone à faibles émissions ? Face à la volonté de la droite et du Rassemblement national de supprimer les ZFE, le gouvernement contre-attaque en proposant de les maintenir, a minima, dans les métropoles les plus polluées comme Paris et Lyon.
Alors que le projet de loi de simplification prévoit leur suppression, un amendement gouvernemental viendra réintroduire une version assouplie des ZFE pour les agglomérations parisienne et lyonnaise, a indiqué le cabinet de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. « C’est un dispositif qui a fait ses preuves », justifie le ministère, rappelant son efficacité dans la lutte contre la pollution de l’air.
Les collectivités auront désormais la main
Le gouvernement propose désormais de recentrer l’obligation sur les seules agglomérations qui dépassent les seuils réglementaires de pollution pendant trois des cinq dernières années. Une mesure qui, dans l’immédiat, ne concernerait que Paris et Lyon. Fini donc le principe d’une généralisation aux villes de plus de 150.000 habitants : les collectivités auront désormais la main.
« Nous souhaitons conserver une base légale pour que les collectivités qui souhaitent continuer à en mettre en place puissent le faire simplement », précise le ministère. L’amendement gouvernemental prévoit aussi un cadre plus souple, avec des dérogations possibles en fonction du maillage de transports en commun ou de la présence d’axes de contournement. Agnès Pannier-Runacher propose l’organisation en avril d’un « Roquelaure de la qualité de l’air » pour renforcer les dispositifs existants et adapter les politiques à la réalité locale.