Lorient – Rennes : 4-0

Ou comment se tirer une balle dans le pied. Avec deux exclus avant même le premier quart d’heure de jeu, Rennes s’est plus que compliqué la tâche, dimanche, et s’est lourdement incliné chez le promu Lorient (4-0) pour la troisième journée de Ligue 1.

Ce revers efface la belle impression laissée par le succès – déjà en infériorité numérique pendant une heure – contre Marseille (1-0) en ouverture de la saison, et fait retomber les Rouge et Noir au classement provisoire. Lorient, qui s’était incliné (1-0) à Auxerre le week-end dernier, fait à l’inverse une très bonne opération.

Il est rare que les deux premiers cartons sortis dans un match de L1 soient rouges. C’est encore plus rare que cela arrive dans les dix premières minutes de jeu, et c’est même du jamais vu – au moins depuis 1992-1993, selon Opta – qu’ils soient infligés à la même équipe.

Camara et Wooh plombent les Rennais

C’est donc pourtant ce qui est arrivé aux hommes d’Habib Beye, qui ont payé au prix fort une série de défaillances individuelles, malgré une belle combativité jusqu’à l’ouverture du score des Merlus en toute fin du premier acte.

Comme la semaine dernière, où le défenseur central Mikayil Faye avait eu une panne de réveil qui l’avait privé du match d’ouverture de la saison, c’est cette fois-ci Moussa Al-Tamari qui s’est présenté en retard à une réunion d’avant-match. Impitoyable, Beye l’a sorti du groupe, alors que le Jordanien devait pallier l’absence de Przemyslaw Frankowski au poste de piston droit.

Mahdi Camara, choisi pour occuper finalement le poste, n’aura pas profité longtemps de sa première titularisation sous ses nouvelles couleurs en se faisant exclure après six minutes de jeu pour un pied trop haut.

Cinq minutes plus tard, c’est Christopher Wooh qui a rejoint les vestiaires après un tacle en retard en position de dernier défenseur. À neuf contre onze, Lorient s’est montré, dans un premier temps, incapable d’adapter sa tactique attentiste au nouveau rapport de force.

Un éphémère sentiment de révolte

Porté par un certain sentiment de révolte, c’est même Rennes qui est passé tout près d’ouvrir le score : de retour dans une forme athlétique éclatante, Seko Fofana, sur une frappe enveloppée, a trouvé l’angle de la transversale et du poteau (21e).

Mais la pause fraîcheur à la 25e minute a permis à Olivier Pantaloni de repositionner son équipe plus haut et les débats ont progressivement basculé en faveur des locaux. Il y aurait pourtant beaucoup à redire sur les quatre buts.

Deux sont venus d’une perte de balle dans l’axe à 25 mètres, puis d’une intervention trop molle dans la surface de Mohamadou Nagida, qui ont profité à Sambou Soumano (1-0, 45e+ 4) et Pablo Pagis (3-0, 65e). Les deux autres, d’une erreur de marquage et d’un manque d’agressivité au deuxième poteau de Quentin Merlin, convertis par Aiyegun Tosin (2-0, 47e) et Theo Le Bris (4-0, 69e).

Malheureusement pour Rennes, ce début de saison ressemble un peu à celui de l’année dernière, où une défaite inquiétante à Strasbourg (3-1) avait fait suite à une victoire séduisante contre Lyon (3-0). Rennes avait ensuite perdu encore à Reims (2-1). Il faudra réagir dès dimanche prochain à Angers pour ne pas voir ressurgir les fantômes du dernier exercice, très laborieux.