Ses mots et son message sont porteurs d’espoir. Ce dimanche 24 août, Daria Horiana, réfugiée ukrainienne de 35 ans, a touché les quelque 200 personnes réunies au kiosque du parc du Thabor de Rennes (35). À l’occasion de la commémoration de l’indépendance de son pays, organisée par l’association « Solidarité Bretagne Ukraine », elle a lu un poème poignant intitulé « Danse mon oiseau ».
Écrit par l’invasion russe du 24 février 2022, il évoque la guerre et la résistance ukrainienne. « N’oubliez pas que c’est très important de soutenir les Ukrainiens », a-t-elle tenu à rajouter à la fin de notre rencontre. « La guerre est très proche [de la France], nous ne voulons pas qu’elle avance en Europe. »
En deux ans, elle maîtrise déjà très bien le français
Elle n’est arrivée dans la capitale bretonne qu’en mars 2022 et pourtant, son discours est fluide, presque totalement naturel. Elle a certes suivi des études linguistiques en japonais et en espagnol à l’université de Marioupol – une ville portuaire et industrielle de l’oblast de Donetsk – mais ne parlait guère français à son arrivée en Bretagne. Hormis des formules de politesse de base, de « bonjour » à « merci » en passant par « s’il vous plaît », mais rien de plus.
J’ai dépensé beaucoup d’énergie pour apprendre la langue et m’intégrer
Débarquée seule à Rennes, laissant sa famille derrière elle, Daria Horiana ne voulait pas « tomber n’importe où » et décide donc de suivre une de ses amies de fac en langues celtiques.
Depuis deux ans, elle a retrouvé la quiétude et la tranquillité qui étaient les siennes avant l’envoi de troupes militaires russes en Ukraine. « C’est très sympa comme ville : ce n’est ni trop grand, ni trop petit », résume-t-elle parfaitement dans la langue de Molière. Elle fait de la danse, prend des cours de français, sort avec ses copines en ville. « Mais mon plus gros défi maintenant, c’est de trouver un travail », souffle-t-elle. Et d’espérer : « Ensuite tout sera plus facile ».
Elle cherche sans relâche depuis un long moment mais aucune offre concrète dans le domaine de la création des sites web ne lui a été formulée. « C’est ma spécialisation et ma passion », jure-t-elle. « J’ai dépensé beaucoup d’énergie pour apprendre la langue et m’intégrer ». Ne lui reste plus qu’à trouver un travail.