Pour réussir à pénétrer au domicile de personnes âgées, voire très âgées, trois individus, deux hommes et une femme, se faisaient passer pour de faux policiers ou des faux assistants sociaux. Ils en profitaient pour dépouiller leurs victimes de bijoux, objets personnels, sommes d’argent en numéraire. L’une d’elles a ainsi été délestée de toutes ses économies, soit 10.000 euros en espèce.
Les faits ont été perpétrés à Antibes, Nice et Cannes, entre le 24 juillet et le 18 août, jour de leur interpellation, après une minutieuse enquête menée par la police judiciaire. Déférés ce mercredi au parquet, ils ont comparu dans l’après-midi devant le tribunal correctionnel de Nice où ils ont demandé un délai pour préparer leur défense. Tous trois seront jugés le 27 octobre. Le tribunal, présidé par Christian Legay, a prononcé leur incarcération jusqu’à cette date.
« Ce dossier est abject »
« Ce dossier est abject. On touche du doigt la bassesse de l’humanité avec des prévenus qui s’en prennent à des victimes nées en 1933, 1935, 1939, 1940. Je me mets à la place de ces dames, qui, pour certaines ont connu la Seconde Guerre mondiale, et qui sont tranquillement chez elles. Rien ne justifie qu’on s’en prenne à nos aînés », s’indigne le procureur de la République Fabien Sézanne, écœuré par le mode opératoire des trois mis en cause – une femme de 55 ans, son époux de 66 ans et un complice de 74 ans – aux nombreux antécédents judiciaires. Il a requis – et obtenu – leur placement en détention provisoire.
Tous trois, issus de la communauté des gens du voyage, résident en Seine-Saint-Denis, mais séjournaient dans un camping de Fréjus.
« Atteinte de cleptomanie irrépressible »
« Mon client, âgé de 74 ans, présente des états anxiodépressifs, avec une altération de ses fonctions cognitives et des épisodes dépressifs sévères. Pour lui, la détention est dangereuse et inappropriée », argumente Me Carole Mazzetti.
« Ma cliente est affectée de cleptomanie irrépressible dont elle a conscience et dont elle a honte. Elle a fait deux malaises au cours de sa garde à vue. La détention n’est pas possible », plaide l’avocate de la quinquagénaire, dégainant le certificat médical d’un psychiatre.
Son époux « a une entreprise de travaux de toiture », indique Me Nicolas Mir pour sa défense.
« Si je pars en prison, je perds tout alors que j’étais en train de remonter la pente », ajoute son client, dont les larmes n’ont pas attendri le tribunal.