La chronique de Marie-Hélène Miauton
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Depuis longtemps, mais particulièrement depuis qu’il a envahi la Crimée, l’Europe s’est inquiétée des velléités impériales de Vladimir Poutine. Les commentateurs de plateaux dont la France a le secret («notre» Darius Rochebin y excelle désormais sur LCI) se targuent de lire Poutine à livre ouvert, et craignent qu’il veuille reconstruire la Russie soviétique.
En arborant à Anchorage un sweat-shirt floqué d’un «CCCP» (Union des républiques socialistes soviétiques en cyrillique) totalement décalé, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov affirmait-il sans ambages cette nostalgie ou se moquait-il de cette marotte occidentale? On l’ignore, d’autant que l’inscription n’a jamais été dévoilée dans son entier, cachée en partie par une veste sans manches très tendance sur un homme de 75 ans bien sonnés. Je penche pour la galéjade, bien que ce vétéran au visage sévère, unanimement craint et donc respecté depuis 2005 qu’il est en poste, ne soit guère familier de cette forme d’humour plutôt anglo-saxonne. Au-delà de ces affaires de chiffons, il n’empêche que les visées expansionnistes de la Russie inquiètent la vieille Europe, ce qui se comprend. La plupart des anciens pays de l’Est qui ont subi la botte soviétique appréhendent le retour de l’ours, les pays baltes tremblent, l’Ukraine souffre.