Les avancées dans le traitement du cancer sont majeures ces dernières années, notamment avec l’arrivée dans l’arsenal thérapeutique des immunothérapies ou l’utilisation de l’intelligence artificielle. Mais pouvoir savoir en amont si le cancer va répondre au médicament ou pas est une avancée de poids dans la personnalisation des protocoles. C’est cette volonté qui a animé l’équipe emmenée par le Pr Charles Herbaux, hématologue au CHU de Montpellier en collaboration avec le CNRS, qui a mis au point un test prédictif très novateur : il est capable de déterminer comment la cellule cancéreuse va réagir au contact du médicament. Cette méthode repose sur l’apoptose des cellules.
Qu’est-ce que l’apoptose, qui détermine la programmation cellulaire du cancer ?
“C’est la mort cellulaire programmée, celle qu’on cherche à déclencher dans les cellules cancéreuses. La plupart des tests classiques mesurent donc le pourcentage de cellules cancéreuses vivantes et le pourcentage qui est en apoptose, c’est-à-dire en train de mourir avec le traitement évalué” détaille un article du média local Ecomnews qui relaie l’innovation. Mais cette nouvelle méthode, que les chercheurs ont appelé “profilage BH3”, du nom de la protéine qui détermine ce choix cellulaire, est capable de connaître ce choix avant l’apoptose. Cela change tout car cette information cruciale donne une prévision réaliste de l’efficacité des traitements proposés à tel ou tel patient, avant les habituels contrôles.
Mieux cibler les traitements en fonction de la réponse des cellules
Cette technique “permet non seulement de détecter la sensibilité de base des cellules à des traitements mais aussi de voir comment cette sensibilité évolue après une exposition à un autre médicament, le but étant de trouver des synergies thérapeutiques”, précise le Métropolitain, autre journal local à relayer cette prouesse. Les chercheurs ont déjà vérifié l’efficacité de la méthode sur des échantillons de laboratoire mais aussi sur des patients. Accessible, fiable, simple et plus économique que d’autres types de tests en cours d’élaboration.
Une efficacité remarquable sur certains cancers
Le profilage BH3 donne jusqu’ici des résultats particulièrement encourageants sur les cancers du sang (leucémie s) et les lymphomes. Ce type de tests, s’il pouvait se généraliser voire couvrir d’autres domaines de la santé, offriraient une avancée considérable dans la personnalisation des traitements et donc les chances de guérison. En attendant, le CHU de Montpellier se félicite du travail collaboratif entre les différentes équipes de l’hôpital universitaire mais aussi du Centre national de recherche scientifique (CNRS), impliquées dans ces travaux. Nul doute que de nombreux patients pourront bénéficier dans les mois à venir de cette méthode qui apporte une aide non négligeable pour aider à trouver le meilleur protocole thérapeutique en fonction du profil cellulaire et donc de chaque patient, au cas par cas.