Le gouvernement britannique a promis ce dimanche d’accélérer le traitement des procédures d’appel des demandeurs d’asile, en plein week-end de manifestations anti-immigration devant des hôtels utilisés pour les héberger dans plusieurs villes du Royaume-Uni.
La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a déclaré dans un communiqué que les délais de traitement des appels étaient « totalement inacceptables », et a annoncé la création d’un organisme indépendant pour seconder les tribunaux.
Actuellement, quelque 51 000 appels de demandes d’asile sont en attente d’examen, avec plus d’un an en moyenne avant le rendu d’une décision, dit le gouvernement. Des mesures ont déjà été prises pour accélérer les décisions initiales, et les retards dans les procédures d’appel sont désormais, selon lui, la cause principale d’engorgement du système migratoire, limitant le nombre d’expulsions.
Un nouveau délai légal
Le nouvel organisme sera composé d’« arbitres » indépendants, et l’un des objectifs est d’accélérer le traitement des demandes de personnes issues de « pays sûrs ». Le gouvernement va également imposer aux tribunaux un délai légal de 24 semaines pour statuer sur les appels des demandeurs d’asile hébergés par le gouvernement, et sur ceux des « délinquants étrangers ».
Yvette Cooper a réaffirmé sa détermination à « réduire considérablement le nombre de personnes dans le système d’asile (…) pour mettre fin à l’utilisation d’hôtels pour les accueillir », à horizon 2029. Fin juin, 32 059 demandeurs d’asile y étaient logés, le gouvernement étant obligé de leur fournir un hébergement le temps de l’examen de leur dossier.
Ce dimanche après-midi, des manifestants anti-immigration étaient réunis devant l’un de ces établissements à Birmingham, tandis que la police était déployée devant un autre hôtel dans le quartier de Canary Wharf, à Londres. Des rassemblements avaient déjà eu lieu vendredi et samedi devant plusieurs de ces lieux d’hébergements au Royaume-Uni.
Des affrontements avec la police ou des contre-manifestants, venus défendre l’accueil des demandeurs d’asile, ont éclaté à Bristol, Liverpool, ou à Horley dans le Surrey, avec au total une quinzaine d’arrestations pour rixe ou agression.
Epping, théâtre de manifestations parfois violentes
Depuis la mi-juillet, la ville d’Epping, au nord de Londres, est l’épicentre de manifestations régulières et parfois violentes, comme le pays en avait connues l’été passé.
Mardi, la Haute Cour de justice a ordonné à un hôtel situé dans cette commune de cesser temporairement d’héberger des demandeurs d’asile. Mais le gouvernement de Keir Starmer a fait appel de cette décision, qui pourrait faire des émules dans le pays.
Au Royaume-Uni, 111 084 personnes ont demandé l’asile sur la période allant de juin 2024 à juin 2025, soit une hausse de 14 % sur un an. Il s’agit du chiffre le plus élevé sur 12 mois depuis le début des relevés en 2001.