Parce que niveau ciné, on est vraiment meilleurs qu’eux.
On n’a pas de pétrole mais on a des idées. Si beaucoup regrettent que la France s’inspire trop souvent de la culture américaine, c’est vite oublier que les États-Unis regardent régulièrement ce qui se fait chez nous. La preuve : ils n’hésitent pas à adapter certains de nos films, pas toujours avec beaucoup de réussite. On a donc décidé de classer les meilleurs (mais surtout les pires) remakes américains de films français. Vous saurez quoi regarder ce soir.
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#10. Taxi / New York Taxi
“Alors les Bavaroises, ça va ? Toujours en tracteur ?” En 1998, tous les gamins ressortaient les répliques d’un des plus gros succès de l’année. Plus de 6,5 millions de Français s’étaient rendus en salles pour assister aux courses-poursuites entre la 406 blanche de Daniel et les Mercedes des méchants allemands.
En 2004, les Américains, sans doute vexés, décident de montrer que, eux aussi, ils savent rouler vite. Au volant de sa Ford Crown Victoria jaune (eh oui, on est à New York), Queen Latifah remplace Samy Naceri, et Jimmy Fallon reprend le rôle de flic loser de Fred Diefenthal. Le duo doit faire face à un quatuor de braqueuses brésiliennes en BMW, mené par Gisele Bündchen. Sacré casting.
Mais la magie n’opère pas comme sur la rocade marseillaise. Taxi (ou New York Taxi, en VF) ne passe pas le contrôle technique et se plante. “Vaut mieux être insolent que ridicule.”
#9. Oscar / L’Embrouille est dans le sac
Aux Etats-Unis, tout est plus grand. Vous voyez le physique chétif de Louis de Funès ? Eh ben aux US, on a le droit à Sylvester Stallone et ses 90 kg de muscles pour reprendre son rôle. Pièce de théâtre extrêmement populaire devenue un film tout aussi culte en France dans les années 60, Oscar a eu droit à son remake américain à la fin des années 80. Mais Rocky ne peut pas rivaliser avec la carrure de l’acteur français, intouchable en bourgeois colérique et excité. Surtout, habitué aux films d’action, Sly n’était pas (encore) un habitué des pures comédies.
Oscar – traduit en un horrible L’embrouille est dans le sac en français – se fait mettre KO par les critiques et fait un bide au box office. Le costume de Louis de Funès était trop grand pour Stallone. Si, c’est possible.
#8. Un Indien dans la ville / Un Indien à New York
Chacun sa route, chacun son chemin. Comme quoi, tu peux faire deux fois le même film et connaître deux destins radicalement opposés. En 1994, près de 8 millions de spectateurs se pressent au cinéma pour découvrir les aventures de Mimi Siku, l’enfant sauvage d’Amazonie qui débarque à Paris avec son père, Thierry Lhermitte. L’escalade sur la tour Eiffel, Maïtika la mygale, la fléchette dans le front de la mamie, la prise du sommeil avec le pouce (“Fais dodo !”) : le film devient un classique des années 90.
Toujours inspirés quand il s’agit de martyriser des Indiens, nos amis d’outre-Atlantique ne vont pas rater l’occasion d’adapter le succès français. Résultat : un copié-collé transposé à New York, sans saveur, ni réel intérêt. Inutile de faire un remake pour ça. Passe le message à ton voisin.
#7. Les Visiteurs / Les Visiteurs en Amérique
Après ses 13,7 millions de spectateurs en 1993, Les Visiteurs a automatiquement gagné son statut de comédie culte en France. Inutile de vous sortir toutes les répliques, vous en avez au moins 10 qui vous viennent naturellement à l’esprit.
Mais la version américaine offre tout de même une vraie performance. Elle va réussir à se vautrer royalement avec le même réalisateur – Jean-Marie Poiré, crédité sous le nom de Jean-Marie Gaubert – et les deux acteurs principaux, Jean Reno et Christian Clavier. Quitte à foirer un remake, autant le faire soi-même.
Au-delà d’être une adaptation poussive et pas spécialement drôle, Just Visiting – son titre US – parvient à devenir un échec non seulement aux Etats-Unis, mais aussi en France. Le tout, en plombant les finances de Gaumont, la société de production. C’est pas okaaaaay du tout.
#6. Le Père Noël est une ordure / Joyeux Noël
“SOS Détresse amitié, bonjour.” Oui, bonjour. Je viens de voir le remake américain d’un film que j’adore et je suis désormais en grande souffrance. Pourtant, sur le papier, le casting était solide : Steve Martin, Rita Wilson, Liev Schreiber, Juliette Lewis, Adam Sandler… Le problème, c’est que les Américains sont vraiment trop puritains, surtout en période de Noël.
Moins sombre, moins violent, moins méchant que Le Père Noël est une ordure. Finalement, Joyeux Noël (Mixed Nuts en VO) est aussi fade que les dubitchous de Monsieur Preskovitch, roulés à la main sous les aisselles.
#5. Le Dîner de cons / The Dinner
Qu’est-ce qui fait la force du Dîner de cons, aussi bien sur scène que sur grand écran ? C’est un huis clos, avec des dialogues de qualité, dans lequel on ne voit jamais le fameux dîner, et où François Pignon est certes un peu bête, mais surtout maladroit et plein de bonne volonté.
Et que nous proposent les Américains dans The Dinner ? Des blagues potaches, un Steve Carell qui en fait des caisses (même si on l’aime bien le reste du temps), et toute une partie au dîner où les gags lourdingues s’enchaînent.
Un remake très, très, très loin de l’œuvre qui a connu un immense succès chez nous, en 1998. Non, vraiment, préférez toujours le Made In France aux contrefaçons.
#4. Trois Hommes et un couffin / Trois hommes et un bébé
S’il n’a pas le statut intemporel de certains films présents dans cette liste, Trois hommes et un couffin reste l’une des comédies marquantes de la fin des années 80, avec plus de 10 millions d’entrées et trois César sur la cheminée. Et pour les plus jeunes qui n’ont pas vu le film, tout est dans le titre : trois mecs s’occupent d’un bébé. Voilà.
Un scénario simple que les Américains vont reprendre tel quel. Car, parfois, ça ne sert à rien de vouloir être original. Réalisé par Leonard Nimoy – Spock dans Star Trek – et avec Tom “Magnum” Selleck dans l’un des rôles titres, Trois hommes et un bébé va connaître la même réussite que chez nous.
Mieux, il s’agit de la première production des studios Disney (hors films d’animation) à rapporter plus de 100 millions de dollars au niveau national. Avant d’être dépassée, 3 ans plus tard, par Pretty Woman. Pas vraiment le même scénario.
#3. La Cage aux folles / The Birdcage
Avant Le Dîner de cons, la France avait déjà connu un immense succès sur les planches et au cinéma. En 1973 au théâtre, puis en 1978 dans les salles, les spectateurs avaient adoré Albin et Georges (ou Renato, dans le film), couple homosexuel devant cacher leur quotidien à la future belle-famille, très conservatrice, du fils de Renato.
En 1996, Mike Nichols s’attaque à ce monument de la comédie française, avec Nathan Lane et Robin Williams. Non seulement, le film fait un carton outre-Atlantique. Mais surtout, il tient un rôle important dans la représentation médiatique des personnes LGBTQIA+, au même titre que l’excellent Priscilla, folle du désert, sorti 2 ans plus tôt.
Eh oui, parfois les Américains font les choses bien.
#2. La Jetée / L’Armée des 12 singes
A moins d’être cinéphile, il y a peu de chance que vous ayez vu La Jetée, un court métrage expérimental de Chris Marker, sorti en 1962. Après une catastrophe nucléaire qui a détruit la surface de la Terre, un cobaye est renvoyé dans le passé pour venir en aide aux hommes qui vivent désormais dans des souterrains. Non, ça ne vous parle pas ?
Et si on vous dit L’Armée des 12 singes ? Science-fiction, Terry Gilliam, Bruce Willis, Brad Pitt… Si vous avez connu les années 90, vous savez de quoi on parle.
Eh bien vous le saurez désormais, mais ce gros succès commercial de 1995 est adapté d’un film français de 28 minutes des années 60. Et le vrai chef d’œuvre entre les deux, ce n’est pas celui boosté à coups de millions de dollars.
#1. La Totale ! / True Lies
On les aime bien, nos petites comédies franchouillardes. Un trio Thierry Lhermitte (décidément, encore lui), Miou Miou et Michel Boujenah, sur fond de film d’agents secrets un peu kitsch, forcément, ça rappelle quelques souvenirs de dimanches soirs devant le film de TF1.
Mais là, difficile de lutter face aux Américains. James Cameron à la place de Claude Zidi, Arnold Schwarzenegger et Jamie Lee Curtis en tête d’affiche, les Renault 25 remplacées par des avions de chasse qui balancent des missiles à travers des gratte-ciel… Clairement, on ne joue pas dans la même cour.