Posted On 25 août 2025

Une nouvelle annonce estivale pour échapper à la période de réserve électorale qui débute le 1er septembre : Maud Tavel, l’adjointe à la « tranquillité publique », réapparait mystérieusement à 6 mois des élections pour annoncer le recrutement de médiateurs.

UN NOUVEAU COUP DE COMM’ AVANT LES ÉLECTIONS

Ils sont au nombre de 7 et ont été recrutés jusqu’au 15 novembre depuis déjà le 15 juin, mais l’idée des Verts/LFI était bien évidemment de communiquer le plus proche possible des élections, tant que la loi leur permet encore de vanter leur action avec les moyens de la ville, plutôt qu’au lancement de l’action. Ils auront passé l’été à multiplier les coups de comm’ sur des initiatives sorties du chapeau, souvent ficelées à la va-vite.

Maud Tavel : l’adjointe, qui a tout de même en charge la sécurité, avait disparu des radars. Elle réapparait subitement à 6 mois des élections

Le coût : 140 000 euros pour 6 mois. Et l’adjointe annonce d’ores et déjà qu’elle souhaite que le dispositif fonctionne toute l’année dès 2026 (donc un coût à minima doublé). Les promesses politiciennes démarrent fort. 

PRÉVENIR LES CONFLITS, SANS MOYEN POUR CE FAIRE

Le but des médiateurs ? Essayer d’éviter les conflits sur l’espace public, notamment aux abords des établissements scolaires. Etant entendu qu’ils n’ont aucun autre moyen que la parole. Le contact avec la réalité grenobloise est donc rugueux : ils intervenaient auparavant jusqu’à minuit mais doivent désormais terminer plus tôt. « Dès qu’il y a violence, on n’intervient plus » explique l’un d’entre eux interrogé par l’Essor Isère.

L’AN DERNIER, LE RETRAIT DES MÉDIATEURS 

L’été dernier, en catimini, la municipalité avait d’ailleurs précipitamment retiré les médiateurs de quartier fin août… quand au même moment, deux agents de prévention et de sécurité de la société Zeus employée par la ville subissaient une violente agression à Malherbe. Pas étonnant, car les médiateurs auraient leur place dans une ville normale, où ne demeureraient plus que des incivilités résiduelles… mais à Grenoble le besoin est plus musclé.

MAUD TAVEL EXPLIQUE CE QUE NE DOIVENT PAS FAIRE LES POLICIERS MUNICIPAUX

À Place Gre’net, Maud Tavel explique que les médiateurs n’ont rien à voir avec la police municipale car ils « ont un rôle d’aller-vers, qui permet de faire de la prévention. Ce n’est pas ce qu’on demande aux policiers municipaux. Comme, de notre point de vue, le rôle d’un policier municipal n’est pas celui d’un policier national ». On avance : après 12 ans, les Piollistes arrivent à expliquer ce qui n’est pas leur conception de la police municipale, mais ne sont pour autant toujours pas capables de lui définir un rôle. 

Les Verts/LFI en sont à un tel point qu’ils attaquent leurs policiers municipaux devant les tribunaux… jusqu’au conseil d’État !
POUR LES VERTS/LFI, LA POLICE N’EST PAS LÀ POUR PROTÉGER…

Car les policiers municipaux eux-mêmes se demandent encore ce qu’on leur demande, justement. Et n’avaient que pu constater que Piolle et son adjointe, qui avaient enfin daigné venir les voir en septembre dernier, n’ont aucune idée de leurs missions. Le Maire leur expliquant que « on n’est pas la pour protéger la population » (!) et Maud Tavel affirmant que les élus refusent de les armer… pour les protéger. Alors que c’est précisément ce qui fait d’eux des cibles sans défense en uniforme et les met en danger.

… ET LA POLICE MUNICIPALE AURAIT UN EFFECTIF « ADAPTÉ À LA VILLE » !

« Des policiers municipaux il y en a, en effectif [114 agents, rappelle Place Gre’net] qu’on considère adapté à la Ville » balaye de toute façon Maud Tavel. Circulez, tout va bien à Grenoble. Bien sûr la réalité est loin d’être aussi reluisante : si on retire les ASVP, il reste de l’ordre de 70 policiers municipaux. Et dans les faits, il reste 10 à 12 policiers municipaux par jour sur la voie publique. C’est ce que l’adjointe juge « adapté à la ville » !

TOURNER AUTOUR DU POT POUR NE PAS TRAITER LE SUJET DE L’INSÉCURITÉ

L’initiative de recruter des médiateurs s’inscrit dans la stratégie des Verts/LFI qui consiste à tourner autour du pot en matière de sécurité (ici la comm’ sur les médiateurs, auparavant on a eu droit à la « brigade de l’espace public » pour mettre des PV ou à la « police de quartier » du Village Olympique pour faire à peu près la même chose), pour ne jamais s’attaquer au fond du sujet avec des moyens proportionnels au degré de délinquance et de criminalité que connait Grenoble. 


En vert, l’évolution des coups et blessures volontaires et des vols avec armes à Grenoble entre 2016 et 2024. Ce ne sont pas des médiateurs qui endigueront cette explosion

PENDANT CE TEMPS, LA VIOLENCE DU QUOTIDIEN

Pendant ce temps, ce week-end a encore été émaillé de plusieurs attaques au couteau dans la nuit de samedi à dimanche. Deux jeunes de 19 ans ont été sauvagement agressés à Saint-Martin d’Hères, puis vers la gare de Grenoble un homme de 25 ans été gravement blessé au thorax avant de se réfugier dans un hall d’immeuble. C’est la réalité de la violence grenobloise du quotidien, contre laquelle les médiateurs ne pourront rien. 

L’ÉTERNEL ANGLE MORT DES VERTS/LFI

« Monsieur le maire de Grenoble, faites enfin votre travail de premier flic de la ville ! » tonnait cet été un citoyen grenoblois dans une tribune libre publiée par le média Place Gre’net. On ne peut malheureusement pas compter là-dessus : Eric Piolle ne changera pas de doctrine à 6 mois des élections après 12 ans d’inaction. Et ceux qui entendent lui succéder souffrent des mêmes oeillères : les réélire reviendrait à entériner 6 années de plus de règne de l’insécurité à Grenoble.

LE CHOIX DU VOLONTARISME OU 6 ANS DE LAXISME SUPPLÉMENTAIRES

Elle atteint un niveau tel que nous n’avons plus le luxe des postures idéologiques. Les Grenoblois méritent une politique de sécurité puissante et immédiate. C’est en ce sens qu’Alain Carignon a élaboré ses propositions, portées par des experts à la carrière reconnue dans la police à l’instar de Guillaume Josserand, Jean-Claude Borel-Garin ou encore Roger Oria, qui vont du développement de la vidéoprotection au renforcement et armement de la police municipale en passant par une politique de prévention complète et un contrôle de l’attribution des logements.

En mars, les Grenoblois pourront donc faire le choix du volontarisme et d’une politique du résultat. À défaut, Grenoble subira 6 ans supplémentaires de laxisme qui ne feraient qu’aggraver le niveau de délinquance de la ville déjà record.