Dans la cité phocéenne, les dealers sont toujours en quête de « jobbeurs », des jeunes en errance recrutés dans toute la France via les réseaux sociaux et faisant office d’intermittents du trafic de drogue. Pour ce faire, ils n’hésitent pas à chercher au plus près dans les quartiers où ils étendent leur emprise. Europe 1 a suivi des policiers marseillais du CLJ qui tentent de briser ces approches.
C’est un art de la manipulation. Ou comment les dealers louvoient pour recruter les petites mains de leurs trafics. À Marseille, les trafiquants ont recours aux « jobbeurs », des jeunes de quartier leur servant autant de guetteurs, de vendeurs que de tueurs à gages.
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Les approches ne sont jamais directes ni franches, mais totalement insidieuses selon le brigadier-chef Dan, qui côtoie des centaines de ces jeunes chaque année.
La stratégie de la banalisation
« Une opération séduction ce serait : ‘Tiens, va m’acheter une canette, un sandwich’ en donnant une somme plus importante. Et au moment de rendre la monnaie, je lui dis : ‘C’est bon, garde-la c’est pour toi’. C’est fait sous cette manière plus vicieuse. Les personnes vont même avoir une crainte derrière de ne pas rendre service », détaille-t-il.
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Des réseaux qui font miroiter l’argent facile et usent de la stratégie de la banalisation. C’est ce qu’estime le major Marc, le patron de l’antenne du Centre Loisirs Jeunes (CLJ), qui lutte pour contrer ces modes de recrutement.
« On a l’impression aujourd’hui que c’est le Pôle emploi ou la mission locale du quartier. On y cherche un boulot en ayant besoin d’argent pour s’acheter de belles chaussures parce que souvent, ce sont des jeunes. Et on se retourne parce que c’est plus difficile que d’aller travailler. Malheureusement, on a banalisé ça, cela fait partie du décor. Beaucoup de jeunes s’y retrouvent confrontés visuellement, parce qu’ils vivent au milieu de ces réseaux », déplore le major Marc.
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Ainsi, ces policiers tentent de déconstruire patiemment ces idées reçues de l’argent facile en leur opposant la réalité. En l’occurrence, celle des chefs de réseaux qui soumettent leurs petites mains à un système de dettes, d’amendes et de violence.