Riche, émotionnel, envoûtant, déroutant, le parcours des Carcassonnais en Pro D2 a souvent fait vibrer le palpitant de ses supporters.
En accédant à nouveau à la Pro D2, les Carcassonnais sont bien loin de mettre un pied dans l’inconnu. Et pour cause, ils comptent déjà un vécu de treize saisons au deuxième échelon national (2010-2023). 31 joueurs de leur effectif affichent même pas mal d’expérience à ce niveau, voire un cran au-dessus. Les treize exercices passés dans le Top 30 les ont vus connaître de multiples frissons, partagés entre saisons heureuses et d’autres bien plus délicates.
2010-2011 : la découverte
Au profit d’une double victoire contre Tyrosse en demi-finale aller-retour du Jean-Prat, le club carcassonnais accède pour la première fois de son histoire à un championnat professionnel. Et il s’arme en conséquence. Montauban (Top 14) en dépôt de bilan, l’entraîneur Christian Labit s’attache les services notamment de cinq ex-sapiacains : Cédric Rosalen, Joël Koffi, Émmanuel Étien, Laurent Delboulbès et Félix Le Bourhis. Et frappe fort d’entrée en l’emportant à Auch (25-26). D’autres performances émailleront sa saison comme cette victoire décrochée à Pau (19-32), ou contre Bordeaux-Bègles (19-14), et Narbonne (39-5) à Domec. L’USC clôturera son exercice à la 10e place (sur 16 clubs).
À la place du c… en 2011-2012
Avec 17 succès, deux nuls, 11 défaites et 9 bonus, l’USC termine à égalité de points avec La Rochelle (81)… Mais se voit doubler par les Charentais au goal-average particulier (38 contre 37) ! L’USC termine donc 6e, alors que cette saison-là encore, seuls les cinq premiers accèdent aux phases finales. Les Canaris l’emportent six fois loin de leurs bases à Tarbes, Périgueux, Narbonne, Béziers, Aix-en-Provence, Albi, et décrochent deux nuls à Dax puis Oyonnax.
2012-2021 : l’USC s’installe
7e et frôlant à nouveau les phases finales en 2012-2013, 14e l’année suivante, puis 9e, 14e, 9e, à nouveau 14e, 11e, 10e l’année Covid (arrêt du championnat à 23 matches) et enfin 8e en 2020-2021, si l’USC alterne globalement une bonne saison et une suivante plus délicate, elle prend néanmoins globalement la mesure de la Pro D2. Et réalise quelques beaux petits exploits à Lyon (13-15), Brive (16-22), Pau (23-24), Vannes (22-25 puis 12-13), Montauban (13-16 puis 10-40), Aix-en-Provence (18-34) ou encore sur Perpignan à Domec (24-22).
Un historique barrage en 2021-2022
Le 19 mai 2022, l’USC écrit la plus belle page de son histoire dans le monde professionnel. Au profit notamment de six victoires loin de ses bases (Bourg-en-Bresse, Colomiers, Narbonne, Rouen, Vannes, et Béziers), elle termine 5e et se donne le droit de participer à un match de barrage à Nevers. Après avoir longtemps rivalisé, elle lâche dans les derniers instants (24-12). Mais que le parcours fut beau.
La chute l’année suivante
Revers de la médaille, les bons résultats de l’équipe attirent les regards. Au cours de l’intersaison 2022-2023, les Canaris voient leurs meilleurs joueurs attirer les convoitises de formations plus huppées et plus riches. Le capitaine Clément Doumenc est ainsi enrôlé par Montpellier, Pierre Huguet par Bayonne, Aurélien Azar par Castres, Thomas Sauveterre par Biarritz, Christiaan van der Merwe par Nevers, Johnny McPhillips par Aix-en-Provence, Guillaume Martocq par Bayonne (retour de prêt), enfin Sione Tui par Paris (retour de prêt) ! Soit la moitié de son XV titulaire. À la fin de l’exercice, l’USC termine à égalité de points avec Soyaux-Angoulême (52). Mais les Audois sont envoyés au « purgatoire » en raison d’un nombre de points terrain inférieur obtenus lors des rencontres ayant opposé opposées les deux formations (8-1 au total pour deux victoires acquises contre l’USC à l’aller à Chanzy 18-6, comme au retour à Domec 15-20).
Quelques feuilletons et un bilan quasi équilibré
En treize exercices livrés en Pro D2, l’USC présente 171 victoires, 10 nuls et 202 défaites. Elle a aussi connu deux feuilletons. Le premier, c’est l’histoire de la fameuse « corne du stade » et remonte à la saison 2013-2014. Plus précisément au 22 février 2014 sur le pré de Domec. En cette 21e journée, La Rochelle s’était imposée (33-35) grâce à une pénalité convertie après la sirène. Elle n’aurait donc pas dû être bottée. En effet, le temps de jeu était terminé et la sonnette du stade avait retenti. Or, l’arbitre M. Flavien Hourquet ne l’avait pas entendu et avait fait continuer le match. Après de multiples commissions d’appel, ce match fut rejoué et remporté par les Maritimes (14-34). Le second remonte à 2022-2023. Alors que le club carcassonnais est relégué sportivement en Nationale, de son côté, Grenoble se voit rétrogradé financièrement… Repêchant du même coup la formation audoise. Du moins le croit-on. Mais au bout de multiples palabres, le FCG est finalement sauvé en appel.