Du blanc, comme un canevas prêt à accueillir leurs créations. Du bleu azur, pour la mer du port autonome où accostent les gros paquebots et les conteneurs. On pourrait faire le parallèle entre ce port de marchandises face auquel la maison plonge et les créations de la famille Chay (Axel au design, partageant la direction artistique avec Mélissa, sa femme, également à la communication, et son frère, Aimeric, à la production), ancrées dans le pop et l’industriel…

À lire aussi : Premier appartement : les 10 conseils de Mélissa et Axel Chay

Le tube de l’été

Oui, mais voilà. Axel Chay en sourirait plus qu’il n’acquiescerait. Tout comme il s’amuse avec les affiliations qu’on lui prête, tantôt avec la lumière du Sud, tantôt avec Marseille. « Inconsciemment, cela doit jouer évidemment. Cette ville est un port d’accueil, c’est une cité ouverte. Moi, je suis tout aussi curieux qu’elle et j’adore rencontrer les autres, cela me convient bien. Mais, en vérité, tout peut m’inspirer. »

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Dans le salon, la directrice artistique Mélissa et son compagnon le designer Axel Chay, fondateurs du studio Axel Chay. Lui est assis sur le tabouret Septem, l’une de ses créations. Pot vintage. Au sol, le carrelage est d’origine.Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Sur la terrasse qui surplombe le chantier naval de Marseille, les créations du designer se découvrent dans leur premier écrin. Fauteuils Parad en métal, table d’appoint Totem en chêne et banc Septem Deviation en aluminium (le tout, Axel Chay). Sur la table, coupelles en Inox de Valerio Sommella (Alessi) et verres vintage.Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Dans le salon au carrelage d’origine, les éléments de décoration posés en bord de fenêtre ont été achetés chez Curios, une brocante située dans le IIe  arrondissement. Fauteuil Culbuto, de Marc Held (Knoll, 1967). Lampadaire Totum, de Marilena Boccato, Gian Nicola Gigante et Antonio Zambusi (Zerbetto, 1970). Pot vintage. Sur la terrasse, banc Septem Deviation, d’Axel Chay.Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Le salon est aussi l’espace des enfants du couple – Austin, 5 ans, et India, 2 ans et demi –, qui investissent le canapé Calade, d’Axel Chay (Elitis), comme aire de jeux. Julien Oppenheim pour IDEAT

En atteste, ses posts Instagram des œuvres abstraites de Geneviève Claisse ; celles, cinétiques, de Victor Vasarely ; ou celles, minimalistes, de Dan Flavin. Cet autodidacte qui semble faire l’unanimité est un cas d’école. Devenu la coqueluche d’un design français pop et coloré après la sortie de son lampadaire Modulation vert, Axel Chay – avec ses deux associés – referme un chapitre via une édition finale du modèle, produite en 50 exemplaires, accompagnée d’une mention gentiment provocatrice : « 2019-2025 ».

Après des expositions qui leur ont permis de dévoiler des dizaines de pièces en autoédition – vendues en ligne -, des collaborations, notamment avec Monoprix, ou avec des éditeurs, comme Monde Singulier, des incursions dans la mode, avec le lunetier Waiting for the Sun, une page se tourne. Et l’intérieur actuel du couple en est une bonne démonstration.

Dans la salle à manger, table Platner en marbre et en acier, de Warren Platner, et chaises Tulip d’Eero Saarinen (Knoll). Étagère murale et suspension Modulation en aluminium poli, d’Axel Chay. Lampe de sol Megaron, de Gianfranco Frattini (Artemide). Cache-pots vintage. Au mur, œuvre Simorgh, de Dieter Detzner (2008).

Dans la salle à manger, table Platner en marbre et en acier, de Warren Platner, et chaises Tulip d’Eero Saarinen (Knoll). Étagère murale et suspension Modulation en aluminium poli, d’Axel Chay. Lampe de sol Megaron, de Gianfranco Frattini (Artemide). Cache-pots vintage. Au mur, œuvre Simorgh, de Dieter Detzner (2008). Julien Oppenheim pour IDEAT

« On a une décoration changeante, explique le designer. Il fallait que l’on puisse bouger facilement les meubles pour ne pas rester figé. » D’autant plus que la maison est un test grandeur nature des nombreux prototypes : « Quand j’ai envie de créer une nouvelle pièce, elle est pensée pour s’intégrer chez moi. Il faut que j’en sois fier ! »

Une maison à leur image

Le blanc, en peinture au mur, en résine au sol, participe à cela : créer un cube immaculé et moderniste pour laisser briller la couleur et ne pas se lasser. Quand ils récupèrent cette maison à flanc de falaise, au-dessus de la voie rapide dans le quartier de La Calade, ils savent qu’ils veulent « l’ouvrir, dégager la vue sur la mer, un endroit à nous pour fonder une famille ».

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Dans la cuisine réalisée sur mesure, tabourets Bar, miroir Dibond, plafonniers Donuts et prototype d’une coupe à fruits (le tout, Axel Chay). Au mur, tableau vintage. Sur les plans de travail, poisson en céramique acheté chez Curios et carafe Tua, de Mario Botta (Alessi). Plateau, verres et salière « Folies », d’Axel Chay (Monoprix).Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Le balcon, attenant à la salle de bains, a été habillé d’une échelle de piscine vintage et d’une peinture bleu colbat pour un trompe-l’œil décalé.Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Depuis la baignoire de la salle de bains, une vue dégagée sur l’horizon. Prototype d’un vase et tabouret Septem en aluminium brut (le tout, Axel Chay). Mobile de mouette en bois vintage.Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Dans le jardin qui permet d’accéder à la propriété, table et chaises de Gae Aulenti (Prisunic, 1972). Tabouret Septem en métal rose, d’Axel Chay. Sur la table, verre et carafe Tango en verre soufflé, de l’Atelier George (Archik, 2022). Planche à découper « Folies », d’Axel Chay (Monoprix). Lampadaire et applique vintage.Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Dans le jardin, trône sur une étagère un pied en plâtre vintage – à la façon de ceux utilisés dans les académies d’art pour l’étude et la pratique du dessin et de la sculpture. Julien Oppenheim pour IDEAT

Deux enfants plus tard – Austin, 5 ans, et India, 2 ans et demi -, le pari est réussi. Les pièces alambiquées de cette bâtisse datant de 1890 ont été cassées, les ouvertures ont été agrandies, un escalier a été ajouté et les extérieurs ont été choyés (au total, on en compte trois, deux terrasses et un jardin par lequel on accède à la propriété).

À l’intérieur, les pièces signées Axel Chay se mêlent aux coups de cœur croisés au gré des rencontres. Le designer, originaire de Nîmes, a même dessiné son canapé, utilisé comme parcours de motricité pour ses enfants. Seul un canard en laiton vient de chez ses parents et, à part les plantes, tout a plus ou moins été acheté ou conçu pour cette maison.

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Côté fenêtre de la chambre, linge de lit Greige et taies d’oreiller Big Cat en satin de coton égyptien (Millaux). Sur la tête de lit, le canard en laiton vintage vient des parents du designer. Lampadaire Modulation en acier laqué, d’Axel Chay. Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Dans la chambre parentale, sur le bureau, vase en terre mêlée, de France Bocognani et Caroline Bartoli (Atelier Franca). Tirage argentique Teshima, d’Aurélien Ciller (2018). Chaise pliante vintage. Sur la cheminée, bougeoir vintage, bougie parfumée en céramique d’Austin Moro et Eliza Dabron (Moro Dabron) et maquette de bateau vintage. Au mur, applique Grand Coquillage en plâtre, d’Axel Chay. Masque en bois et tube en PVC de la série « Relation Prédation », de Théo Mercier (2020). Fauteuil Culbuto, de Marc Held (Knoll, 1967).Julien Oppenheim pour IDEAT

Les yeux plongés dans le bleu de la Méditerranée, Mélissa et Axel Chay vivent dans une maison à flanc de falaise, au nord de Marseille

Dans la chambre parentale, le coin bureau joue la carte de la sobriété. Vase en terre mêlée, de France Bocognani et Caroline Bartoli (Atelier Franca). Chaise pliante vintage. Au mur, applique Grand Coquillage en plâtre, d’Axel Chay. Julien Oppenheim pour IDEAT

Ici, le fauteuil enveloppant Culbuto de Marc Held, dessiné en 1967, acquis grâce à « une occasion en or » et retapissé. Là, un lampadaire en forme d’œil déniché à Essaouira. Dans le jardin, un autre lampadaire, cette fois-ci d’extérieur, dégoté au nord de Barcelone et qu’Axel s’est amusé à étudier. « J’adore m’inspirer de ces pièces, les détourner. C’est enrichissant de voir comment elles étaient fabriquées et pensées ! », s’enthousiasme celui qui refuse de s’enfermer dans un style.

Ainsi, tous les objets du couple Chay créent la cartographie de leurs voyages et de leurs goûts, au pluriel. Mais quand on lui demande s’ils voyagent afin de découvrir une brocante spécifique ou pour dénicher un objet en particulier, Axel Chay secoue la tête : « C’est plutôt au fur et à mesure des trouvailles. S’il y a un vrai coup de cœur, on fonce. » L’instinct en bandoulière.

À lire aussi : Axel Chay pour Monoprix : la collection maison d’un fada