Par

Romain Piccolo

Publié le

17 avr. 2025 à 13h39

Depuis avril 2025, deux « super-sites » de mesure de la qualité de l’air sont implantés en Occitanie, dont un à Toulouse, aux Minimes. Il s’agit de stations de contrôle de l’air à la pointe de la technologie. Une première en France. À quoi vont-elles servir, et comment ça marche ? Reportage, pour mieux comprendre cette avancée scientifique au cœur de la Ville rose. 

Une station de pointe installée à Toulouse

Ce dispositif inédit en France est porté par l’Atmo Occitanie, une association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air, en partenariat avec l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques).

Située dans un environnement urbain dense, sur le toit du théâtre des Mazades, la « super-station » toulousaine permettra de mieux comprendre les causes de la pollution et ses impacts sur la santé. Elle collectera des données très précises sur les particules fines, les polluants gazeux, les composés organiques volatils, mais aussi les bioaérosols ou encore les métaux présents dans l’air.

Émilie Dalix, présidente d’Atmo Occitanie, rappelle : « 48 000 décès par an sont causés par la pollution en France, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité évitable. Il s’agit d’un enjeu considérable, c’est notre mission, surveiller la qualité de l’air pour diminuer au plus possible ce chiffre ».

L’enjeu des améliorations techniques

L’analyse des particules se fait en fonction de leur taille, une catégorie de particules en air ambiant, en suspension PM10 et les particules fines PM2.5, de 10 et 2,5 µm. En comparaison, un cheveu mesure 100 µm. Des particules encore plus petites sont regroupées dans les particules très fines PM1 et les fameuses particules ultrafines (PUF). 

Plus petites sont les particules, plus elles peuvent pénétrer dans notre corps. Les améliorations techniques permettent d’analyser des particules de plus en plus fines. 

À gauche, Émilie Dalix, présidente d'Atmo Occitanie, et à droite Dominique Tilak, directrice générale.
À gauche, Émilie Dalix, présidente d’Atmo Occitanie, et à droite Dominique Tilak, directrice générale. (©Romain Piccolo / Actu Toulouse)Un outil pour mieux comprendre… et agir

L’objectif est double : mieux caractériser la pollution et ses origines, mais aussi évaluer son impact sur la santé humaine. Grâce à ces mesures poussées, les chercheurs pourront par exemple distinguer les polluants issus du trafic routier, du chauffage au bois ou des activités industrielles.

Ces données alimenteront des modèles prédictifs qui permettront aux autorités locales d’adapter leurs politiques environnementales, en ciblant plus efficacement les sources de pollution. Les résultats seront aussi mis à disposition du grand public via des plateformes ouvertes.

Dominique Tilak, directrice générale d’Atmo Occitanie, évoque : « Le chauffage au bois représente une part importante de la pollution de l’air, tout comme la voiture aussi. On l’a bien vu durant l’année 2020, on n’a jamais enregistré des chiffres aussi bas. Toulouse est dans une bonne dynamique, cependant les hivers chauds ont joué un rôle non négligeable, moins on se chauffe, moins on pollue, il faut rester vigilent« .

Des instruments de mesure sont placés à l'extérieur, mais aussi dans deux petites structures qui étudient différents polluants.
Des instruments de mesure sont placés à l’extérieur, mais aussi dans deux petites structures qui étudient différents polluants. (©Romain Piccolo / Actu Toulouse)Un maillage régional stratégique

Outre Toulouse, un autre « super-site » est implanté à Peyrusse-Vielle, à l’ouest du département du Gers. Cette station rurale offre une vision globale et contrastée des dynamiques de région. Se positionnant hors des principales sources d’émission polluante. Lui aussi récemment amélioré, il est « le plus grand site de France » rappelle Dominique Tilak.  

Toulouse au cœur de la recherche environnementale

Avec cette initiative, Toulouse renforce son statut de pôle scientifique majeur. Déjà active dans l’aéronautique et le spatial, la Ville rose s’impose aussi comme un acteur clé de la transition écologique. Le « super-site » servira de support à de nombreux travaux de recherche menés par les laboratoires toulousains.

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