L’eau en bouteille fait désormais partie intégrante du quotidien des Français, même si cette habitude soulève de sérieuses interrogations sur ses conséquences écologiques et sanitaires. Avec 8,4 milliards de bouteilles avalées chaque année – soit plus de 120 bouteilles par personne – la France affiche une vraie dépendance à ce produit. On ne peut que s’interroger sur ce mode de consommation et les défis qu’il engendre.
Pourquoi l’eau en bouteille cartonne
Plusieurs raisons expliquent l’engouement pour l’eau embouteillée. D’abord, le goût de l’eau du robinet n’est pas au goût de tout le monde. La peur de la pollution de l’eau du robinet incite également beaucoup de Français à opter pour la version en bouteille. Ces habitudes se retrouvent bien ancrées dans notre manière de vivre.
La simplicité d’usage compte aussi. Les bouteilles d’eau sont omniprésentes partout en France, offrant une solution rapide et accessible pour se désaltérer. Selon le Baromètre 2022 du Centre de l’information sur l’eau, 47% des Français prennent de l’eau en bouteille chaque jour, ce qui montre bien combien cette pratique est devenue banale.
Les revers pour l’environnement et le porte-monnaie
Même si elle séduit, l’eau en bouteille comporte son lot de problèmes. Sur le plan écologique, elle est loin d’être durable. La production des bouteilles en plastique contribue largement à la crise mondiale des déchets. Par ailleurs, elle coûte entre 100 et 200 fois plus cher que l’eau du robinet, ce qui représente une dépense non négligeable pour les consommateurs.
Les risques sanitaires liés à une mauvaise utilisation ou conservation ne sont pas à négliger non plus. Le Centre d’information sur l’eau déconseille de boire une bouteille ouverte depuis plus de 48 heures, tandis que Jimmy Mohamed va jusqu’à recommander de jeter toute bouteille ouverte depuis plus de 24 heures pour éviter une contamination bactérienne.
Les petites particules de plastique cachées
Un autre sujet de préoccupation concerne les particules de plastique que l’on trouve dans l’eau embouteillée. Certaines études estiment qu’une bouteille pourrait renfermer jusqu’à 370 000 particules par litre. Ces nanoparticules sont soupçonnées de jouer un rôle dans des troubles hormonaux et d’être associées à des maladies graves comme le cancer.
Le risque est encore plus important quand les bouteilles sont exposées à la lumière ou à la chaleur, ce qui accélère la dégradation du plastique et augmente le danger pour la santé. D’après la revue « PNAS« , certaines bouteilles pourraient contenir jusqu’à 100 fois plus de particules plastiques que ce que l’on pensait auparavant.
Quelles alternatives et précautions adopter
Devant les risques liés aux bouteilles en plastique, le verre se présente comme une option plus sûre et respectueuse de l’environnement, bien qu’il faille le protéger de la lumière pour préserver ses qualités, malgré la présence de microplastiques dans les bouteilles.
On peut aussi envisager les gourdes réutilisables, qui représentent une bonne solution tant sur le plan sanitaire qu’environnemental, à condition qu’elles soient fabriquées avec des matériaux autres que le plastique et qu’on les nettoie régulièrement.
Les problèmes de conservation peuvent entraîner divers désagréments, allant de la déshydratation à des infections dues à des virus entériques ou des bactéries se développant dans l’eau stagnante.