Malgré un casting ultra prestigieux et l’expérience de son réalisateur Ron Howard, le survival Eden a très mal démarré au box-office.

Ana de Armas, Jude Law, Vanessa Kirby, Daniel Brühl et Sydney Sweeney sur une île des Galápagos : c’est un doux rêve pour tout producteur américain qui se respecte, surtout sous la direction d’un réalisateur comme Ron Howard, vieux briscard du cinéma hollywoodien populaire derrière Cocoon, Willow, Apollo 13, Un homme d’exception, Da Vinci Code ou encore Rush. Cerise sur le gâteau : l’intrigue est inspirée d’une histoire vraie, celle de colons européens venus se mettre au vert loin de la civilisation occidentale et qui ont fini par se mettre sur la tronche.

Pourtant, Eden (qui bénéficie également d’une musique de Hans Zimmer !) est loin de partir à la conquête du box-office, bien au contraire. Mais les choses sont un peu plus compliquées que ça.

Jude Law, Vanessa Kirby, EdenQu’est ce qui pourrait mal se passer ?De l’Eden à l’enfer

Eden est sorti le 22 août aux États-Unis et il a amassé pour son premier week-end d’exploitation un peu plus de 1 million de dollars. Problème : il en a coûté 55 millions selon Deadline. Autant dire qu’il n’a aucune chance de rembourser son budget grâce à son exploitation en salles. Mais alors que s’est-il passé pour qu’une production avec un tel casting rapporte si peu ?

En réalité, il revient de loin. Le long-métrage a été projeté en avant-première et en grande pompe au festival international du film de Toronto le 7 septembre 2024. Toutefois, la projection a été suivie de critiques assez tièdes et il lui a fallu huit mois avant de trouver un distributeur, Vertical Entertainment. La structure a décidé de tout de même sortir le film en salles sur une fenêtre exclusive de 30 jours avant de le balancer en PVOD (Premium VOD). Prudente, elle lui a alloué un parc de salles très limité : 664 salles.

Ana de Armas, Felix Kammerer, Toby Wallace, EdenQuand Amazon a proposé un deal

Deadline, qui le considère comme « un cas d’école du marché de distribution cinéma post-pandémie », refuse d’utiliser le mot « bide ». A priori, les producteurs miseraient sur d’autres revenus. La moitié des territoires étrangers ont été vendus à Amazon Prime Video pour la première fenêtre de sortie. Le parterre de vedettes à l’affiche aura peut-être plus de chances sur les écrans de télévision. Toujours selon le média américain, Eden a bénéficié d’un énorme crédit d’impôt australien qui a réduit les coûts réels à 35 millions de dollars.

En tout, AGC Studios aurait levé 26 millions de dollars grâce aux ventes à l’étranger lors du festival de Cannes 2024, ne laissant que 9 millions de dollars à rembourser. Cela suffira-t-il à en faire une opération rentable ? On ne le saura probablement jamais, car si l’existence du film se joue effectivement sur les plateformes de SVOD américaines, avec qui Vertical et AGC seraient en train de négocier, leurs chiffres sont trop rares et trop opaques pour en tirer des conclusions. En France, aucune date de sortie n’a été annoncée.