SÉRIE D’ÉTÉ. Jusqu’à la fin du mois d’août, Rennes Infos Autrement vous propose une balade à travers le nom des rues. Anecdotes, Histoire, patrimoine : que se cache derrière l’odonymie rennaise ?
Aujourd’hui, levons le nez, rue du Chapitre, derrière la cathédrale.
Imaginez-vous au Moyen-Âge. La rue du Chapitre tout comme sa voisine est au cœur de la cité médiévale, puisqu’elle borde la cathédrale, centre névralgique de Rennes. Dans cette artère qui se nomme alors « rue du Four au Chapitre » car le clergé y cuit son pain, se concentrent les élites qui souhaitent graviter autour de l’évêque.
Aujourd’hui encore, sur la façade du numéro 16, on devine l’ancienne activité en découvrant les épis de blé et les clés de Saint-Pierre.
On pourrait croire que la rue est entièrement moyenâgeuse… mais on se tromperait. Car le patrimoine bâti ne date pas uniquement de cette époque.
« Quand on traverse l’étroite rue du Chapitre on a l’impression d’être, à tort, dans une ambiance médiévale avec les façades à pans-de-bois et le tracé un peu irrégulier de la rue » précise Gilles Brohan animateur du patrimoine à l’Office de tourisme. « La rue fait la jonction entre ce qu’on appelle la ville de bois, dont la partie autour de la cathédrale a été épargnée par l’incendie de 1720, et la partie reconstruite en pierres ».
Un mix d’époques
A l’angle de la rue de la Psalette, les numéro 20 et 22 rappellent l’époque Renaissance. « Leur vocabulaire sculpté avec des profils de visages humains ou d’animaux sculptés sur les poteaux, des rinceaux végétaux, des denticules et des oves (en forme d’œuf) sculptés sont caractéristiques des motifs de la Seconde Renaissance qui fleurissent sur les façades au cours du XVIème siècle » détaille Gilles Brohan. Pas évident pour un novice de différencier les styles… alors l’animateur du patrimoine a une astuce : « Les sculptures et peintures sur les façades sont d’une certaine manière un héritage des pratiques médiévales, mais les motifs sont différents. Sur les maisons du Moyen Âge, le décor sculpté est moins abondant avec des motifs à chevrons et des croix de Saint-André. »
Si tu ne viens pas à Lagardère, Largardère ira rue du Chapitre
Avez-vous déjà poussé la porte de l’Hôtel de Blossac, 6 rue du Chapitre ? La demeure, décrite comme « le plus beau monument de l’architecture privée que possède la ville de Rennes » par Barthélemy Poquet du Haut Jussé en 1966, aurait inspiré Paul Féval lors de l’écriture de son célèbre Bossu.
Il s’agit ici plus d’un fait que d’un mythe, car l’auteur est né en ces lieux et y a écrit plusieurs de ses célèbres romans de cape et d’épée. Si vous visitez les lieux, regardez le magistral escalier à l’entrée, propice aux combats de fleuret et de sabre.