Par
Anthony Soudani
Publié le
25 août 2025 à 15h44
Les élections approchant, la droite lyonnaise est sur les dents. Jean-Stéphane Chaillet, adjoint Les Républicains du 2e arrondissement de Lyon, a interpellé Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole, au sujet d’une publicité derrière un bus TCL à propos… d’un sextoy.
La campagne nationale de Passage du désir, qui se défend d’être un love shop et non un sexshop traditionnel, a fait vivement réagir l’élu. « Pensez-vous que de la publicité pour des sextoys a sa place sur les bus TCL Sytral de Lyon, à la vue des jeunes enfants ? À croire qu’il n’y a pas de règlement de la publicité dans notre collectivité. »
Patrick Pruvot, patron de l’entreprise à l’origine de la pub, lui répond sur actu Lyon.
L’élu de droite s’offusque de la promotion de sextoy sur un bus
« L’exécutif donne des grandes leçons sur la publicité. Là, ça pose de problème à personne, la promotion de sextoy. Il y a deux choses qui ne vont pas. Le contenu et l’endroit sur lequel il est mis. Demain, il y aura la photo des objets ? Ce n’est pas sérieux », s’offusque-t-il auprès de notre rédaction.
Patrick Pruvot le rassure : sa campagne, qui se déroule jusqu’à ce lundi 25 août, est totalement en règle. « Je n’ai aucun problème de légalité. Je suis bien plus chaste qu’une couverture de journal dans un kiosque », lance-t-il.
Une pub légale : « Tout est dans la suggestion »
« Techniquement, il n’y a pas de législation contre. L’important étant de ne pas choquer les gens. Un enfant ne comprendra pas de quoi on parle. Le Womanizer, tout le monde ne sait pas ce que c’est. Quand on dit : ‘Trente minutes pour aller au travail, 2 minutes pour te faire venir’, on ajoute ‘en boutique’ avec un astérisque. »
Le PDG ajoute : « On signe boutique de cadeaux pour les grands. Tout est dans la suggestion. »
Pour Patrick Pruvot, il s’agit surtout d’humour. « Je respecte l’élu et je m’en excuse auprès de lui. Je pense qu’il faut vivre avec son temps, il faut avoir de l’humour. C’est une campagne qui a eu lieu dans toutes les grandes villes de France et il y a un seul élu qui est mal à l’aise, c’est à Lyon. Je ne cherche pas à choquer, mais à décomplexer la sexualité. »
En effet, la campagne a d’abord été menée à Paris, avant d’être déclinée dans neuf grandes villes françaises.
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Une boutique à Part-Dieu qui « ne choque personne »
Jean-Stéphane Chaillet peine à être convaincu par les justifications du patron : « Il se défend en disant que »non, c’est suggéré ». Quelle va être la résonance de ce message pour ma fille de bientôt 11 ans qui va lire ça derrière un bus ? Ça n’a rien à faire derrière un bus du Sytral. »
Patrick Pruvot, fondateur du Passage du Désir. (©Nicolas Zaugra/ archives actu Lyon)
Patrick Pruvot conseille, lui, de relativiser. « Il n’y a pas mort d’homme. Nous avons une boutique au centre commercial Part-Dieu, entre Kiko et H&M, ça ne choque personne. » Alors que des milliers d’enfants et d’adolescents passent chaque jour devant…
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