Les supermarchés face à la reprise des ventes de sacs en plastique

La progression des ventes est nette avec 437 millions de sacs en plastique ont été distribués en 2024/2025 contre 407 millions l’année précédente, selon The Guardian. Ce bond illustre une dynamique inattendue, les volumes étant restés en baisse continue depuis l’introduction de la taxe. Dans le détail, Ocado se distingue en tête du classement, avec 221 millions de sacs écoulés en 2024/2025, soit une hausse de 30 millions par rapport à 2023. Ce total représente environ 51 % de l’ensemble du marché, selon le même média.

D’autres enseignes restent loin derrière. La Co-op affiche 94 millions de sacs vendus (tous compostables), Morrisons 58 millions et Sainsbury’s seulement 11 millions. Ces chiffres confirment que la concentration des ventes autour d’un acteur majeur bouleverse l’équilibre observé jusque-là dans la distribution.

Les retours de sacs, un mécanisme en trompe-l’œil

Pour atténuer l’impact environnemental, certaines enseignes mettent en avant les dispositifs de retour des sacs. Ocado affirme que 89 % de ses clients restituent leurs sacs aux livreurs afin d’obtenir un remboursement, tandis que Morrisons indique un taux similaire de 88 %, selon The Guardian. Ce système semble séduire, mais il n’empêche pas l’augmentation globale des volumes mis sur le marché. Par ailleurs, les chiffres relatifs aux déchets rappellent que l’efficacité de ces mécanismes reste limitée.

En 2024, les déchets plastiques collectés sur les plages britanniques ont progressé de 9,5 %. Près de 46 % d’entre eux proviennent de sources publiques, comme les détritus ménagers. Ces données, rapportées par The Guardian, soulignent que le recyclage et la réutilisation ne compensent pas entièrement la hausse de la consommation.

Une hausse révélatrice des limites de la taxe sur les sacs en plastique

Cette reprise des ventes interroge sur les causes profondes du phénomène. Selon The Times, la montée en puissance du commerce en ligne constitue un facteur central. Les livraisons à domicile, particulièrement dans les zones urbaines, favorisent la distribution automatique de sacs, rendant plus difficile la réduction de leur usage. L’évolution révèle également les limites du levier fiscal : la taxe de 5 pence, efficace dans un premier temps, n’apparaît plus suffisante pour contenir la demande.

De plus, les écarts entre enseignes accentuent l’effet pervers. Certains supermarchés ont réduit drastiquement leur recours aux sacs en plastique, tandis que d’autres, à l’image d’Ocado, concentrent désormais la majorité du marché. Cette disparité alimente une nouvelle dépendance, qualifiée par certains analystes d’« Ocado effect », selon The Times.