« Je déteste le mot victime, mais c’est comme ça que je me sens en ce moment », regrette Youssef (*), le regard plongé dans sa tasse de café. S’il se décrit comme une victime, c’est parce qu’il n’a pas été ménagé par l’administration française depuis son arrivée sur le territoire en 2017. D’abord livreur, puis agent d’entretien, ce jeune homme de 28 ans a pourtant réussi à décrocher un contrat de cariste pour une enseigne de grande distribution. Content de lui, son employeur lui avait même promis un CDI.
Son histoire est liée aux dysfonctionnements des services de l’État à Strasbourg. Son titre de séjour (TDS) expirant le 19 juillet 2025 et connaissant les délais de la préfecture du Bas-Rhin , lui et sa femme Lucie (*) s’y sont pris très tôt pour effectuer la demande de renouvellement. À chaque fois, on leur a assuré que les délais seraient tenus , qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. À chaque fois, ils y ont cru. « Quand ce sont des représentants de l’État français qui vous…