Le magasin Botanic de Clapiers a été la cible d’une tentative de cambriolage le 17 août dernier. Interpellé par les gendarmes en flagrant délit, l’un des malfaiteurs était jugé mercredi 20 août au tribunal correctionnel. À l’audience, la procureure a évoqué un phénomène de vol de produits phytosanitaires.

La tentative de cambriolage de la jardinerie Botanic, à Clapiers près de Montpellier, le 17 août dernier, visait-elle des produits phytosanitaires ? C’est ce qu’a suggéré la procureure lors du procès d’un des malfaiteurs interpellés, jugé mercredi 20 août en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel. La représentante du ministère public a évoqué dans son réquisitoire un phénomène de vol ciblant actuellement ce type de marchandise, générant « des bénéfices importants ».

Un autre magasin Botanic cambriolé la veille

Au moment des faits qui ont frappé le magasin de Clapiers, les gendarmes de la compagnie de Castelnau-le-Lez étaient d’ailleurs en surveillance à proximité des lieux. La nuit précédente, en effet, le Botanic de Saint-Jean-de-Védas, toujours à la périphérie de Montpellier, avait été victime d’un vol avec effraction. De l’argent aurait dérobé.

Cette fois, les militaires parviennent à interpeller l’un des suspects, tandis que deux autres prennent la fuite en escaladant un grillage. L’homme de 38 ans, habillé de noir et le visage masqué par un tissu de même couleur, est maîtrisé au moyen d’un pistolet à impulsion électrique. Dans son sac, on trouve une disqueuse, des disques et une clé de serrage.

Le prévenu nie la préméditation

Dans le box, le prévenu de nationalité roumaine reconnaît la tentative de vol mais nie la préméditation. Il affirme que ses complices lui auraient proposé de participer à cette tentative de cambriolage au moment où il s’apprêtait à repartir en Roumanie. « Je les ai connus en Espagne où j’avais un chantier, je suis carreleur », explique-t-il. Ce projet de vol ? « Ils m’ont dit que ça ne serait pas difficile, qu’il fallait juste que je leur apporte le sac à dos quand ils m’appelleraient avec un talkie walkie ».

Déjà condamné pour vol en Italie

La procureure pointe au contraire des faits « organisés, prémédités, compte tenu du matériel apporté sur place ». S’agissant du prévenu, elle observe que son téléphone a borné sur les lieux de commission d’autres cambriolages. Ce père de deux enfants, divorcé, n’a jamais été condamné en France, mais s’est vu infliger des peines de prison en Italie pour vol et tentative de vol en Italie. « Des peines qui ne l’ont pas dissuadé de participer à cette opération », note le ministère public, qui requiert huit mois de prison avec maintien en détention et trois ans d’interdiction du territoire français.

« Rien de probant » pour la défense

L’avocate du prévenu voit dans ce dossier « une montagne qui accouche d’une souris », là où « les gendarmes voulaient démanteler une série de cambriolages de magasins Botanic ». Elle ne voit « rien de probant » dans l’éventuelle implication de son client dans d’autres vols avec effraction visant ces jardineries. « Quant à un réseau de vol de produits phytosanitaires, il n’y a aucune preuve », ajoute-t-elle.

Le tribunal a néanmoins reconnu le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés. Considérant par ailleurs son refus de communiquer aux gendarmes son code de téléphone portable, ainsi que ses antécédents judiciaires, il l’a condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis probatoire pendant deux ans, avec maintien en détention.