Plus de 150 personnes étaient réunies sur la place de l’Hôtel de ville à Amiens pour célébrer les 34 ans de l’indépendance de l’Ukraine, alors que la guerre avec la Russie dure depuis 3 ans et demi.

Sur la place de l’Hôtel de ville à Amiens, environ 150 personnes ont célébré le 34ème anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine. Des élus étaient présents, comme Bruno Bienaimé, adjoint au maire d’Amiens ou le sénateur Stéphane Demilly, mais aussi le consul honoraire de l’Ukraine, Etienne Mourmant.

 » C’est important de montrer l’Europe est toujours à leur côté, même trois ans après « 

Sur la place de l’hôtel de ville, la musique ukrainienne retentit, assourdissante. Une manière « d’inciter les passants à s’arrêter », glisse l’une des organisatrices de l’évènement. Dans la foule, des enfants aux couronnes de fleurs courent entre les badauds. Marie se tient à l’écart, mais garde les yeux rivés sur la scène devant laquelle trône un panneau « Solidarité avec l’Ukraine » jaune et bleu : « C’est important de montrer l’Europe est toujours à leur côté même trois ans après », souffle-t-elle, « surtout après le sommet, la parodie insupportable entre Trump et Volodymyr Zelensky ».

« Je trouve que c’est inhumain ce qui leur arrive, toute guerre est inhumaine », renchérit celle qui s’est installée à Amiens il y a trois ans, « et dans la Somme je pense que les gens le savent très bien, avec les batailles en 1916 notamment, qui ont tué autant de gens pour rien ».

« On entend tous les jours des nouvelles terribles »

Michelle, 77 ans et Danielle, 80 ans se tiennent côte à côte en silence. « Nous c’est pas compliqué, depuis le début de la guerre, ça nous choque », lâche Danielle, « qu’un pays comme l’Ukraine qui n’a rien demandé se fasse agresser par la Russie, ça nous choque ». Les deux femmes ne ratent pas une émission sur l’Ukraine à la télévision, et lisent assidument les avancées dans les journaux. « Ca fait partie de nos priorité, quand on regarde les informations », ajoute Danielle, qui se demande aujourd’hui comment aider les réfugiés ukrainiens d’Amiens.

« On entend tous les jours des nouvelles terribles », renchérit Olivier, « on ne sait pas forcément très bien quoi faire donc notre présence, c’est un tout petit geste pour dire qu’on pense à ce peuple qui souffre ». A côté de lui, Sandrine avoue ne pas toujours suivre, les nouvelles étant souvent « très dures ». « Il faut que l’Europe s’unisse plus qu’actuellement », affirme Olivier, « elle dit beaucoup de choses mais il faut faire encore plus », ajoute celui qui s’était déclaré volontaire pour héberger des réfugiés.

« Nous sommes fatigués, comme les français, comme tout le monde, mais on doit se battre quand même »

Daria, 21 ans, cheveux blonds et verts, est arrivée en France il y a trois ans parce que la Russie a occupé sa ville natale, Melitopol : « je n’ai pas de maison, donc j’ai cherché un endroit où faire mes études », explique dans un très bon français la jeune ukrainienne arrivée à Amiens l’an dernier. « Nous sommes fatigués, comme les français, comme tout le monde, mais on doit se battre quand même », lâche-t-elle, déterminée, « on doit protéger notre pays et l’indépendance, c’est pour ça que c’est un jour important. On ne protège pas seulement notre pays, mais aussi l’Europe ».

Sa mère et sa sœur sont toujours en Ukraine, à Kiev. « Il y a beaucoup de bombardements, chaque semaine, chaque jour des sirènes, des alarmes, c’est pour ça qu’il faut protéger notre ciel », souffle Daria, « mais on doit vivre quand même, même pendant la guerre ». Trois ans et demi plus tard, il est toujours aussi important de se mobiliser, justement parce qu’il y a « des hommes, des femmes, des enfants » sur place, estime Philippe Wachowiak, le président de l’Alliance Franco-Ukrainienne de la Somme (AFU 80) qui se dit malgré tout « pas très optimiste quant à l’avenir ».

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