Kilmar Abrego Garcia, 30 ans, est devenu malgré lui un symbole de la politique migratoire défendue par Donald Trump. Après avoir été expulsé à tort vers le Salvador en mars dernier puis rapatrié aux Etats-Unis, il a de nouveau été placé en détention lundi par la police de l’immigration (ICE). Washington a confirmé qu’il serait envoyé en Ouganda, pays d’Afrique de l’Est qui vient de conclure un accord avec les Etats-Unis pour accueillir des migrants expulsés.
Marié à une Américaine et installé dans le Maryland, Kilmar Abrego Garcia avait pourtant vu son arrêté d’expulsion vers le Salvador annulé dès 2019. Mais depuis son retour aux Etats-Unis en juin, l’administration Trump a multiplié les poursuites contre lui, l’accusant notamment d’aide au séjour illégal de migrants dans le Tennessee et d’appartenance au gang MS-13, des accusations qu’il conteste fermement.
A peine libéré de prison, il est de nouveau incarcéré
La semaine dernière, il avait été libéré d’une prison du Tennessee et autorisé à rejoindre sa famille, sous surveillance électronique et assignation à résidence. Mais les autorités lui avaient ordonné de se présenter lundi aux bureaux de l’immigration à Baltimore, où il a immédiatement été placé en détention.
« Il n’y avait aucune raison de le placer en détention », a dénoncé son avocat Simon Sandoval-Moshenberg, qui estime que « la seule raison pour laquelle ils ont choisi de le mettre en détention est pour le punir ».
Un rassemblement en soutien
Devant les locaux de l’ICE, des dizaines de soutiens s’étaient rassemblés pour protester, brandissant des pancartes « Libérez Kilmar » et scandant « Honte, honte ». Avant d’entrer dans le bâtiment, l’intéressé leur a adressé un court message : « Quoi qu’il arrive aujourd’hui, promettez-moi de continuer à prier, à vous battre, à résister et à aimer, non seulement pour moi mais pour tout le monde. Continuez à exiger la liberté. »
Notre dossier sur les Etats-Unis
En décidant de transférer un Salvadorien vers l’Ouganda, l’administration Trump cherche de nouveau à montrer sa fermeté dans la lutte contre l’immigration clandestine, qualifiée par le président d’« invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger ».