Elle a pris une « claque », dit-elle, en regardant Adolescence , la mini-série britannique, créée par Jack Thorne et Stephen Graham qui cartonne en ce moment sur Netflix et traite des influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes sur le web.

Et puis, elle a eu un déclic. À l’image du Royaume-Uni, tous les collégiens et lycéens de France devraient la visionner en classe, avec leurs enseignants, dans le cadre de la prévention et la lutte contre le harcèlement entre élèves.

17 000 signataires

C’est ce que Laetitia, chargée de communication, maman d’un adolescent de 13 ans, demande à Élisabeth Borne, la ministre de l’Éducation nationale, à travers une pétition, lancée sur change.org.

17 000 personnes la soutiennent dans sa démarche. Alors qu’en France, près de deux élèves par classe sont harcelés à l’école et que le gouvernement a fait de la lutte contre le harcèlement une priorité, ils veulent offrir aux jeunes « les moyens de mieux comprendre les dangers du harcèlement sur les réseaux sociaux, afin de construire un climat scolaire plus bienveillant et inclusif ».

« En ligne les mots ont un sens, et des conséquences dans la vie réelle »

La mère de famille sait de quoi elle parle. Après avoir vécu le harcèlement scolaire lorsqu’elle était jeune, elle a souffert, une fois devenue adulte, de la violence et du sexisme en ligne dans le milieu du gaming.

« Cette série aborde avec beaucoup de justesse et de sensibilité les questions du harcèlement scolaire, de la violence, des influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes en ligne, et des répercussions que cela peut avoir sur eux et leurs proches », explique la Lyonnaise qui a décidé de montrer la série à son fils pour ouvrir la discussion et le sensibiliser – « pour qu’il comprenne qu’en ligne les mots ont un sens, et des conséquences dans la vie réelle ».

« Faisons attention à ce que nos enfants regardent »

Elle y voit « un outil pédagogique puissant pour sensibiliser les élèves, les enseignants et les familles qui pourrait contribuer à une prise de conscience et aider à prévenir de nombreuses situations dramatiques ».

Contactée par Le Progrès , elle termine : « Je pense qu’il est nécessaire d’agir avant qu’il ne soit trop tard, qu’on ne crée pas une génération sans empathie. Je constate un rapport à la violence assez étrange chez les jeunes. C’est important que les politiques prennent la mesure de ces problématiques, de la gravité du harcèlement. Faisons attention à ce que nos enfants regardent. »

La Lyonnaise réussira-t-elle à convaincre la ministre de l’Éducation ? Dans un entretien diffusé sur France 2, Elisabeth Borne avait déjà réagi en indiquant qu’il n’était pas question de diffuser Adolescence dans les collèges.