Le diabète touche plus de 4 millions de personnes en France.
© Kokosha Yuliya
Afin de détecter si quelqu’un souffre de diabète, ou est même dans une situation de prédiabète, il existe plusieurs tests possibles. L’un consiste à mesurer le taux de sucre dans le sang, ce qui nécessite une prise de sang, ou au moins de prélever une gouttelette de sang au bout du doigt.
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Le glucose peut aussi se mesurer dans la sueur, mais dans ce cas il est nécessaire de transpirer…Il est également possible de mesurer le taux d’acétone, un déchet de la dégradation des graisses. Celui-ci peut se mesurer dans l’urine, mais uniquement en cas de forte hyperglycémie (plus de 2,50 g/L).
L’autre option est de mesurer l’acétone rejetée dans l’haleine. Tout le monde, y compris les personnes en bonne santé, rejette de l’acétone lors de la respiration, mais un taux au-delà de 1,8 PPM (parties par million) indique la présence d’un diabète.
Un capteur révolutionnaire pour un diagnostic sans douleur
Jusqu’à présent cela nécessitait un équipement encombrant pour obtenir une mesure suffisamment précise, rendant ce test peu pratique. Mais cela pourrait bientôt changer. Dans un article publié dans la revue Chemical Engineering Journal, des chercheurs de l’université d’État de Pennsylvanie aux États-Unis viennent de mettre au point un petit capteur qui permettrait de mesurer la quantité d’acétone dans l’haleine en quelques minutes seulement. Un diagnostic entièrement sans piqûre !
Ce capteur peut détecter le diabète et le prédiabète à partir de l’haleine.
© Larry Cheng
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Le capteur en question est à base de graphène induit par laser. Pour sa fabrication, un laser au CO2 brûle un film polyimide, créant ainsi un graphène poreux doté de défauts spécifiques qui le rendent apte à joueur le rôle de capteur. Sa porosité permet de capturer le gaz, mais les chercheurs ont dû combiner le graphène avec de l’oxyde de zinc afin de cibler spécifiquement l’acétone.
Les chercheurs ont aussi dû faire face à un autre problème : la surface du capteur peut aussi absorber les molécules d’eau contenues dans l’haleine. Ils ont donc dû ajouter une membrane sélective, une barrière qui bloque l’eau mais laisse passer l’acétone.
Au-delà du diabète : de nouvelles perspectives pour la médecine
Dans sa version actuelle, il faut souffler dans un sac, y plonger le dispositif, puis attendre les résultats. Cela permet d’éviter les interférences de l’environnement. Toutefois, les chercheurs espèrent améliorer cette technologie afin qu’elle puisse être placée directement sous le nez, ou intégrée dans un masque. Et cette innovation pourrait avoir d’autres utilisations au-delà du diagnostic du diabète.
Si nous pouvions mieux comprendre comment les niveaux d’acétone dans l’haleine varient en fonction de l’alimentation et de l’exercice physique, de la même manière que nous observons des fluctuations des niveaux de glucose en fonction du moment et du type d’aliments consommés, cela ouvrirait des perspectives très intéressantes pour des applications dans le domaine de la santé, au-delà du diagnostic du diabète.
Huanyu “Larry” Cheng
En clair, ce capteur pourrait ouvrir la voie au suivi en temps réel de l’acétone dans l’haleine, avec la possibilité d’offrir aux patients et aux médecins un outil simple, rapide et non invasif pour surveiller l’état métabolique au quotidien. À terme, une telle technologie pourrait révolutionner la prévention du diabète, mais aussi le suivi nutritionnel et l’évaluation de l’efficacité de certains traitements, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la médecine personnalisée.
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