Ils étaient déjà en F1

Pilote le plus jeune à avoir pris le départ d’un Grand Prix, à être monté sur un podium et à avoir gagné une course, Max Verstappen est le plus précoce de l’histoire de la Formule 1. Lorsqu’il a eu 19 ans, en septembre 2016, le Batave avait déjà remporté son premier Grand Prix quelques mois plus tôt à Barcelone, dès son premier départ dans une Red Bull. Il terminait ensuite l’année à la 5e place du championnat, une sacrée performance à à peine 19 ans.

Lance Stroll arrivait en Formule 1 quelques semaines plus tard, à l’orée d’une saison 2017 où le Canadien a également eu 19 ans. Ses débuts furent particulièrement notables, avec un podium dès sa première année, obtenu avec Williams à Bakou (Azerbaïdjan). Le natif de Montréal s’était aussi élancé de la première ligne en Italie, devenant le plus jeune pilote à accomplir pareil exploit.

Enfin, Oliver Bearman avait lui aussi déjà disputé un Grand Prix en F1. Et quel Grand Prix ! Remplaçant Carlos Sainz en Arabie saoudite, le Britannique a signé une superbe 7e place, confirmant les espoirs placés en lui par la Scuderia. Au cours de la saison 2024, il est apparu à deux autres reprises, cette fois avec Haas, pour suppléer Kevin Magnussen, suspendu en Azerbaïdjan puis malade au Brésil.

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Ils étaient aux portes de la F1

Dauphin de George Russell en Formule 2, Lando Norris a fait étalage de son talent au cours de la saison 2018, signant une victoire et une pole position. Un exercice réussi qui l’a propulsé en Formule 1 chez McLaren l’année suivante.

Fernando Alonso a lui aussi fait ses débuts en F1 à 20 ans. La saison précédente, le Taureau des Asturies l’avait passée en Formule 3000 Internationale, dont il s’était classé 4e.

Ils apprenaient en F2 / GP2 Series

Eux aussi étaient en Formule 2 à 19 ans, comme Lando Norris, mais leurs résultats n’étaient pas aussi probants. Pierre Gasly, arrivé en GP2 Series — ancêtre de la F2 — en 2015, a terminé 8e de son premier exercice, auréolé de 3 pole positions et de 4 podiums. Son compatriote Isack Hadjar a, lui, vécu des débuts moins positifs en F2. Dans une équipe Hitech qui tournait mal, le Parisien s’est contenté d’une discrète 14e place, causée en grande partie par le manque de performance de son équipe. Red Bull lui a maintenu sa confiance, que Hadjar a honorée en se battant pour le titre la saison suivante (2e) avant de monter en Formule 1.

Son coéquipier actuel chez Racing Bulls écumait lui aussi le ventre mou de la Formule 2 au moment de fêter ses 19 ans. Liam Lawson se classait 9e dans l’antichambre de la F1 mais, engagé sur un double programme, le Kiwi réalisait une très bonne année en DTM, ponctuée d’une 2e place au classement général final.

Ils brillaient en F3 / GP3

Tandis que certains avaient déjà franchi le pas vers le GP2 ou la F2, d’autres s’attelaient encore à la Formule 3 avec un succès incontesté. Titré en GP3 en 2015, Esteban Ocon a confirmé son potentiel et décroché sa place en F1 en fin de saison suivante chez Manor (9 GP).

C’est Charles Leclerc qui lui a succédé au palmarès du GP3 en remportant 3 victoires, 4 pole positions et 8 podiums au total en 2016. George Russell, également, fut titré en GP3 l’année de ses 19 ans, en 2017, juste après Charles Leclerc. Le Britannique a signé cette saison-là 4 victoires, 4 pole positions et 7 podiums en 14 courses avant de remporter la F2 en 2018 et d’arriver en F1 en 2019 chez Williams.

Enfin, Oscar Piastri et Gabriel Bortoleto partagent un point commun : les deux hommes ont remporté la Formule 3 l’année de leurs 19 ans (2020 pour Piastri, 2023 pour Bortoleto) avec exactement le même nombre de points (164) ! Encore plus troublant, les deux actuels pilotes de F1 ont tous les deux gagné 2 courses et sont montés sur 6 podiums en 18 courses. Puis, l’année suivante, ils remportaient la Formule 2… Des destins étrangement liés.

Près de 20 ans avant le titre de Gabriel Bortoleto (2023), Lewis Hamilton découvrait la Formule 3 Euro Series l’année de ses 19 ans (2004). Pour ses débuts, le futur septuple champion du monde se classait 5e et décrochait le titre de meilleur rookie.

Ils étaient encore tendres

Quand Ocon, Leclerc, Piastri, Russell ou Bortoleto remportaient le titre en F3/GP3 à 19 ans, certains de leurs futurs confrères naviguaient encore dans des eaux troubles. Carlos Sainz bouclait, en 2013, une discrète saison conclue à la 10e place en GP3 et à la 19e place en Formule Renault 3.5. Son actuel coéquipier, Alex Albon, était, lui, 7e du championnat d’Europe de F3, tandis que Yuki Tsunoda vivait un apprentissage difficile en formules européennes. Fraîchement titré en F4 Japon, le pilote Red Bull se contentait d’une 9e place pour sa saison de découverte de la F3, avec tout de même une victoire et trois podiums.

Franco Colapinto a également achevé sa première saison de Formule 3 à la 9e place avec Van Amersfoort Racing, tandis que Nico Hülkenberg était encore plus bas : l’Allemand n’avait pas encore émergé comme un des grands espoirs mondiaux. Seulement 5e de la F3 allemande en 2006, il n’était pas encore le futur vainqueur de la F3 Euro Series en 2008 et du GP2 en 2009.

Force est de constater que la précocité de Kimi Antonelli est hors du commun et que, aussi brillants soient-ils désormais, les pilotes de Formule 1 n’étaient pas tous au niveau qu’a atteint l’Italien aujourd’hui lorsqu’ils soufflaient leurs 19 bougies. S’il lui reste encore énormément à apprendre et beaucoup d’aspects à parfaire, le natif de Bologne est très largement en avance sur les temps de passage.