Du 10 juillet au 22 août, la ville de Marseille a accueilli huit jeunes réfugiés sahraouis originaires des camps de Tindouf, dans le cadre du programme Vacances en paix. L’initiative, portée par la Ligue de l’enseignement et Léo Lagrange, marquait une première pour la deuxième ville de France, qui s’est engagée pleinement dans ce projet à forte portée humaine et politique.
« C’est un projet qui existe dans plusieurs villes en France et en Espagne. Il permet à des enfants vivant dans des conditions extrêmement précaires, au cœur du désert, de découvrir un autre monde, de vivre des échanges culturels et d’avoir accès à des soins », explique Audrey Garino, adjointe (PCF) au maire de Marseille en charge des Affaires sociales, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté. « La municipalité a soutenu activement cette initiative, fidèle à ses valeurs d’accueil et de défense des droits humains. »
Un projet global
Les enfants sahraouis ont séjourné au centre de vacances Léo Lagrange, sur l’île du Frioul, avant de poursuivre leur séjour dans d’autres centres dans les Alpes. Un programme complet leur a été proposé : découverte du patrimoine, activités en bord de mer – « qu’ils voyaient pour la première fois » -, visites médicales, et surtout des moments de partage avec de petits marseillais issus des centres sociaux.
« Ce n’était pas seulement des vacances, c’était un projet global, pensé comme une structure humanitaire temporaire », précise Audrey Garino, qui s’est rendue elle-même dans les camps de réfugiés. Une expérience marquante, insiste l’élue communiste, qui n’a pas manqué de renforcer son engagement.
Les camps de Tindouf, situés dans le sud-ouest algérien, abritent depuis près de cinquante ans des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis, dans des conditions de vie extrêmement difficiles.
L’accès à l’eau, à l’électricité, aux soins et à l’éducation y est limité, et les perspectives y sont souvent réduites. Pour ces jeunes enfants au quotidien bouleversant, leur offrir quelques semaines de répit et de découverte, c’est aussi leur redonner un peu d’espoir.
Audrey Garino est également membre du conseil d’administration de l’Association nationale des villes et territoires accueillants. Une structure à laquelle la Ville de Marseille a adhéré en 2021, sous l’impulsion de sa majorité de gauche du Printemps marseillais, malgré les critiques virulentes de l’opposition de droite et d’extrême droite. « La mairie a soutenu le projet parce qu’il nous tenait à cœur. On est des militants des droits humains et de l’autodétermination des peuples », poursuit l’élue.
En juillet, Samia Ghali, autre figure (DVG) de l’exécutif municipal, saluait cette initiative à l’occasion de la réception des jeunes sahraouis dans un centre social des quartiers nord de la ville : « Fidèle à ses valeurs, Marseille accueille cet été huit réfugiés sahraouis. Ce séjour leur permet d’échanger avec des petits marseillais et de découvrir Marseille, et son plus beau patrimoine, la mer. Ces liens renforcent l’amitié entre les peuples de la Méditerranée. »