C’était une grandiose édition, que ce douzième 12 août où encore une fois, les lecteurs et les lectrices ont répondu à l’appel de la littérature québécoise.

L’élan ne s’essouffle pas ni l’enthousiasme. Comme si les années passant, le désir d’ancrer ce qui devient une tradition incite chacun et chacune d’entre nous à transmettre cette joyeuse habitude à notre entourage. Les libraires, fébriles, en ont eu plein les bras toute la journée, attentifs aux besoins de tous et de toutes, rivalisant de suggestions à la hauteur de la curiosité de la clientèle en librairie, tout en veillant à satisfaire la déferlante de commandes passées sur leslibraires.ca. Cette effervescence se traduit en chiffres, bien sûr. La Banque de titres de langue française (BTLF) a justement terminé l’analyse des ventes et confirme l’engouement toujours grandissant pour ce 12 août. La BTLF est un organisme qui gère notamment Gaspard, le système d’information sur les ventes de livres en français au Canada. Grâce à cet outil, nous pouvons obtenir le bilan complet de la journée du 12 août. Pour mieux saisir l’impact de cette journée, les analyses reposent sur les quatre mardis précédant le 12 août, soit les 15, 22 et 29 juillet, ainsi que le 5 août. Ces chiffres représentent les ventes au détail des librairies indépendantes seulement.

Ainsi, avant 2014, l’année où tout a commencé, les ventes de livres de fiction québécoise oscillaient entre 6 et 11%. Depuis, c’est entre 200 et 600% qu’elles atteignent, pour culminer en 2024 avec 972% et en 2025, 1146%. Les ventes ont donc été multipliées par 12,5! C’est génial, non?

Plus précisément, la littérature remporte la mise avec 1754% d’augmentation, suivie de la bande dessinée avec 822%, la littérature jeunesse avec 543%, pour finir avec 136% dans les autres catégories. Parmi ces livres, notons qu’une plus grande variété de titres sont vendus, soit plus de 212% de nouveautés et 169% de livres publiés depuis plus d’un an, ainsi que 112% de plus d’auteurs différents que les mardis précédents. Si toutes les régions du Québec voient afficher de meilleures ventes le 12 août, c’est dans la région du Grand Québec que l’augmentation est la plus notable, avec 1643% contre 1079% dans le Grand Montréal et 1139% ailleurs. Bien sûr, cette affluence de clientèle en librairie occasionne également davantage de ventes de livres publiés à l’étranger, soit entre 52 et 85% de plus selon la catégorie.

En littérature, c’est Oasis, de Marie-Christine Chartier, publié chez Hurtubise qui se retrouve en première position, suivi d’Eka ashate/Ne flanche pas, de Naomi Fontaine, paru chez Mémoire d’encrier et Le chien ne meurt pas à la fin, de Joël Martel, publié chez La Mèche. En jeunesse, on retrouve Elise Gravel, une habituée des podiums, avec son tout récent Mini-Elise, publié chez Scholastic, suivi d’Au fond de ma cour, publié chez La Bagnole. d’Édith Cochrane et Isabelle Brouillette et de Chère Librairie, d’Emily Arrow et Geneviève Godbout (La Pastèque). Du côté des BD, c’est Pleurer dans les petits pains à hot-dog, de Valérie Boivin (Nouvelle adresse), qui se retrouve aux premières loges. Suivent Ataria zéro, d’Alex A., publié chez Presses Aventure et Pour faire une histoire courte : Le corps, de Laurent Turcot et Héloïse Le Glaunec, publié chez Hurtubise. Les autres catégories sont représentées par Ordures! de Simon Paré-Poupart et Rue Duplessis, de Jean-Philippe Pleau, tous deux publiés chez Lux, qui sont suivis de Dans mon sang, de Rebecca Makonnen, paru chez Libre Expression. Vous pouvez voir le palmarès des 25 livres les plus vendus dans les librairies du réseau Les libraires ici.

On ne peut que saluer l’idée fabuleuse qu’ont eue Patrice Cazeault et Amélie Dubé, cet été 2014 où tout a débuté, n’est-ce pas? Envie d’en savoir davantage sur cette initiative? Plongez dans notre dossier spécial 12 août ici.

Illustration : © Alex Davro