Impressionnant mais inquiétant. Samedi, du haut de la passerelle du Palais-de-Justice, à Lyon, perchée à 38 mètres au-dessus de la Saône, un homme a enchaîné plusieurs figures avant de plonger dans le fleuve. Dans l’eau, trois personnes l’attendaient et l’ont félicité. La scène, capturée par le journaliste Guillaume Lamy, a été diffusée sur les réseaux sociaux et a rapidement fait réagir les autorités locales.

« Alors que de nombreux cas de noyades sont recensés dans la métropole de Lyon ces derniers jours, cet individu met sa vie en danger. Professionnel ou pas ce comportement est irresponsable et dangereux », a dénoncé sur X Fabienne Buccio, la préfète de région.

Même réaction du côté de Mohamed Chihi, adjoint au maire de Lyon à la sécurité : « Ce geste, extrêmement dangereux, aurait pu être dramatique », a-t-il écrit sur BlueSky. La municipalité avait déjà rappelé, au début de l’été, que la baignade dans le Rhône et la Saône, tout comme les sauts depuis les ponts, étaient « strictement interdits » en raison de leur dangerosité.

Un saut à près de 100 km/h

Au-delà de l’interdiction, le risque est bien réel. « Escalader jusqu’en haut du pylône était déjà très dangereux, commente une source policière. Et ensuite, il y a le saut. » À 38 mètres de hauteur, l’entrée dans l’eau équivaut à une vitesse proche de 100 km/h, – selon le calcul de la vitesse théorique d’un corps en chute libre, sans vitesse initiale et en ne tenant pas compte des forces de frottement atmosphérique mais seulement de la hauteur de la chute et la constante de gravité terrestre.

« S’il était mal tombé, il aurait pu avoir des séquelles à vie ou laisser une famille endeuillée. C’est inadmissible comme comportement », insiste cette même source, appelant à un peu « de lucidité ».

Des dangers invisibles

Du côté des Voies navigables de France (VNF), le message est tout aussi ferme. « Même si c’était un professionnel, ça ne donne pas du tout le bon exemple aux plus jeunes qui vont voir cette vidéo et qui vont penser que c’est réalisable », prévient Stéphanie Saboya, chargée de communication.

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Elle rappelle par ailleurs qu’« on ne sait jamais la profondeur réelle ni ce qu’il peut y avoir au fond des cours d’eau : barres métalliques, blocs de béton, ouvrages du génie civil… ». De plus, rappelle-t-elle, les fleuves lyonnais sont soumis à des courants puissants et imprévisibles. « Même de très bons nageurs n’y font pas le poids, poursuit-elle. Ce n’est pas pour rien qu’il est interdit de se baigner. Si c’est impossible, c’est pour des raisons de sécurité. »

Des campagnes de prévention

Conscients de l’attrait des rivières en période de fortes chaleurs, les autorités locales mènent depuis plusieurs années des campagnes de sensibilisation, notamment auprès des jeunes, pour éviter les accidents. Les pompiers du SDMIS, en partenariat avec les services de la préfecture, ont notamment publié plusieurs vidéos. Même chose du côté des VNF. « L’objectif est de rappeler que personne n’est invincible », appuie Stéphanie Saboya.

« Même s’il n’existe pas d’infraction pour un saut du pont en tant que tel, par logique, la personne se retrouve ensuite dans l’eau, et étant donné que la baignade y est interdite, elle s’expose à une contravention », pointe-t-elle. Durant l’été, les patrouilles des brigades fluviales de la police nationale sont renforcées sur la Saône et le Rhône pour effectuer des contrôles et lutter contre ces pratiques.

Notre dossier sur les noyades

Entre le 1er juin et le 13 août, 85 noyades ont été constatées en Auvergne-Rhône-Alpes, dont 30 mortelles, selon Santé publique France. Pour éviter les drames, VNF met à disposition sur son site une carte des lieux de baignades autorisés et sécurisés.