La sentence est tombée: les Niçois ont choisi leur lieu préféré.

Après plusieurs semaines de votes opposant huit sites emblématiques — la promenade des Anglais, la coulée verte, les arènes de Cimiez, le port, le quartier Garibaldi-Bonaparte, l’axe Jean-Médecin-Masséna, le Vieux-Nice et la colline du Château — le verdict est clair. Avec plus de 70% des suffrages, c’est la colline du Château qui s’impose.

Lieu de balade dominicale, terrain de jeux d’enfance, spot de coucher de soleil ou simple respiration au-dessus de la ville, il a largement devancé les ruelles animées du Vieux-Nice lors d’une finale qui paraissait pourtant indécise. Pour comprendre ce lien si fort, nous avons passé une matinée sur la colline, au cœur du site « favori » de nos lecteurs, ce lundi 25 août. Étrange paradoxe des lieux: plébiscité par les Niçois, mais arpenté en majorité par des visiteurs venus des quatre coins du monde.

« Après Monaco et Èze, c’était impossible de rater le château »

Il est encore tôt, mais déjà deux ascenseurs déversent un flot de touristes sur la colline. L’air est plus frais qu’en bas, et les langues s’entremêlent: anglais, italien, allemand. Deux amies venues de Strasbourg, Fleur et Ninon, s’émerveillent. « Après Monaco et Èze, c’était impossible de rater le château », confie Fleur. Elle raconte la montée comme une petite aventure, entre les ruelles du Vieux-Nice, les escaliers et la récompense finale: « L’ombre des arbres et cette vue grandiose ». Ninon, elle, insiste sur la surprise de « voir autant de verdure au cœur d’une grande ville ».

À quelques mètres, un touriste italien déploie son drone pour capturer le panorama, les enfants fascinés par ce petit appareil volant. Plus loin, une mère est épatée, en découvrant la terrasse Nietzsche avec sa fille. Elle lâche presque sans faire exprès un « so romantic » — non pas pour le spectacle aérien, mais pour ce lieu digne d’un rendez-vous galant. Une idée que partage sur un banc, deux amoureux se tenant la main, plongés dans une bulle hors du temps. Quelques pas plus loin, une jeune femme gratte sa guitare. Sa mélodie se fond dans le bruissement des arbres, donnant l’impression que la colline suspend un instant le cours de la ville en contrebas.

« La photo inoubliable »

Certains s’improvisent même photographe, tant le lieu fait rêver. Une jeune Ukrainienne propose des photos à d’autres touristes contre quelques pièces en pourboires: « Un joli cadre », dit-elle dans un anglais maladroit. Pour d’autres, les téléphones sont déjà dégainés et multiplient les shoots à deux, trois ou en solitaire pour ne surtout pas repartir de Nice sans « la photo inoubliable ».

Au centre du site, au snack du Comptoir des Anges, Valentin, saisonnier de 22 ans venu de Tours, s’active derrière le bar. « C’est incroyable de se lever le matin et d’être payé pour travailler ici. Et puis, il fait plus frais qu’en ville », glisse-t-il tout sourire. Sa collègue Clara, elle, savoure surtout l’occasion de pratiquer son anglais « en continu », tout en profitant d’un décor qui, pour elle, représente l’un des lieux les plus emblématiques de Nice.