l’essentiel
En plein cœur du quartier du Capitole, la rue des Gestes intrigue autant par son nom que par son histoire. Étroit passage reliant la rue Gambetta à la rue Saint-Rome, comment expliquer cette dénomination ?
Petite rue piétonne du centre de Toulouse, la rue des Gestes cache derrière son appellation une histoire bien plus riche qu’il n’y paraît.
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Un nom chargé d’histoire au cœur du Capitole
La rue des Gestes, autrefois appelée rue des Pujols du 14e à la fin du 17e siècle, devait son nom à un habitant notable issu de la famille Pujol, « le plus ancien nom que nous connaissons de cette rue », écrivait l’historien Brémond en 1854. Plus tard, elle prit celui des Muets, puis de l’Équité en 1794. L’érudit Vergnes proposait de l’appeler rue des Véridiques. Mais c’est le nom des Gestes qui s’imposa vers le 17e siècle, en hommage à Jean de Gestes, capitoul à trois reprises entre 1555 et 1568.
L’historien Brémond proposait de la baptiser du nom du médecin Auger Ferrier en 1854, également capitoul et proche de Catherine de Médicis, « son buste est au rang des grands hommes de notre cité », disait-il. Mais cette proposition ne fut pas retenue.
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Une rue étroite remplie d’histoires
Jean Gestes possédait un immeuble en 1549 et sa famille devient propriétaire de plusieurs biens, rue des Pujols comme rue Saint-Rome. Mais l’historien Brémond expliqua aussi « qu’autrefois, on y déposait toutes les ordures du voisinage, de sorte que les passants étaient forcés de boucher leur nez et de choisir un emplacement propre pour poser le pied, ce qui leur faisait faire une foule de gestes plus ou moins comiques. » La rue des Gestes resta fidèle à son histoire.
Aujourd’hui piétonne et à circulation très réduite, la rue des Gestes serpente entre la rue Léon‑Gambetta et la rue Saint‑Rome. Au n°14, une façade classique abrite encore des vestiges Renaissance datant des années 1540.
Source : Dictionnaire des rues de Toulouse, Pierre Salies.