Par

Elisabeth Pivin

Publié le

25 août 2025 à 11h46

Invitée à l’exposition de Pontoise (Val-d’Oise) Le P’tit Reg’ART, Clara Tournay, 29 ans, vit et travaille entre Paris et les Vosges. Elle se consacre principalement aux sculptures et aux installations tout en explorant les notions de la mémoire, de la temporalité et du sensible. Son œuvre Maeves, présentée place du Petit Martroy à Pontoise (Val-d’Oise), au pied de la cathédrale Saint-Maclou, se compose de cinq sculptures qui dialoguent avec la lumière et l’espace.

Je voulais être dans l’art.

Clara Tournay, 29 ans, artiste plasticienne

Née en 1996, Clara Tournay découvre la céramique à seulement trois ans.

Pendant quinze ans, elle jongle entre la poterie, la sculpture et le dessin.

« La céramique m’a menée au travail de la matière, puis à celui de la lumière. Le dessin et la peinture m’ont conduit vers une approche plus picturale », raconte-t-elle.

Si elle rêve d’un métier artistique, elle choisit pourtant une école de commerce. « Je voulais être dans l’art quand j’étais plus jeune mais ce n’était pas forcément un métier qui était valorisé au lycée », explique la jeune artiste.

Une fois diplômée, elle travaille en tant que conseillère pour des galeries d’art et des institutions culturelles. C’est en dehors des horaires de bureau qu’elle poursuit ses créations.

À l’âge de 24 ans, Clara Tournay décide de se consacrer pleinement à l’art et de se relancer dans les études en faisant une année de spécialisation sur l’histoire de l’art à l’École du Louvre.

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« C’est ce qui m’a permis d’améliorer toute la théorie qu’il y a autour du marché de l’art et de nourrir mon travail artistique », déclare-t-elle.

Des débuts prometteurs

Ses premières expositions ont lieu dans des bars et des hôtels.

Son objectif est d’analyser les retours sur son travail, savoir s’il plaît et attire le public. L’accueil de ses œuvres est enthousiaste et cinq mois après, elle décroche une exposition en galerie.

Elle remporte le prix d’Arts contemporains de la Sorbonne, puis le prix du public en janvier 2022.

Ce dernier lui ouvre les portes d’une exposition personnelle à la Galerie du Crous des Beaux-Arts de Paris.

À 29 ans aujourd’hui, l’artiste compte maintenant cinq années de carrière indépendante.

Trois axes de travail

Clara Tournay se concentre principalement sur trois axes de travail : le sensible, avec la notion du vivant et du paysage ; la temporalité, avec la notion de l’éphémère et de l’impermanence ; la lumière, avec les jeux d’éclairage sur ses œuvres et les changements en constante évolution.

Tout son processus artistique est basé sur la notion d’entre monde, c’est-à-dire entre ce qui existe et ce qui n’existe pas, ce qui échappe au regard.

« Ce sont tous ces symboles que l’on retrouve dans la culture japonaise. Je travaille un peu dans une notion de réalisme magique, cet entre-deux entre le fantastique et le réel », explique la passionnée.

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Maeves, symbole de la puissance féminine. ©Clara TournayMaeves

Son approche se distingue par son dialogue entre la science et la spiritualité.

Le côté biologique et minéral se retrouve dans ses techniques de peinture. Chaque couche forme un épiderme qui nous oblige à nous en approcher le plus possible pour bien comprendre l’aspect pictural de la sculpture et sa composition.

En 2024, Clara Tournay part en résidence à la Chapelle Saint-Antoine, en Grèce.

Elle explore la représentation féminine autour du prototype mythologique de la Terre-Mère et de l’étude de figures archaïques.

Inspirée par la déesse celtique, Maeves symbolise la puissance féminine et le cycle de la vie.

C’est l’un des avatars de la Terre-Mère, une héritière des Venus paléolithiques.

Sa série de Maeve détourne des matériaux pour leur donner une dimension mystique.

En 2024, installées dans la Chapelle Saint-Denis du Saint-Sacrement à Paris, les Maeves reflétaient la lumière tamisée des vitraux, transformant l’espace de couleurs et de formes mouvantes.

Des ombres et des reflets mouvants colorés

Elles sont réalisées en pierre de carrière funéraire et en polycarbonate provenant de déchets hospitaliers.

Elles jouent entre matière et lumière ainsi qu’entre organique et artificiel.

Transparentes, brillantes et lumineuses, ces créations changent d’aspect selon la lumière du jour et le point de vue.

Aujourd’hui, elles projettent des ombres et des reflets mouvants colorés au pied de la cathédrale Saint-Maclou.

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