La police scientifique est encore sur place quand la maire de Rennes Nathalie Appéré prend la parole. Ce jeudi 17 avril, aux alentours de 17 h 30, une fusillade a fait trois blessés à Villejean. Les assaillants, cagoulés et équipés d’armes longues, auraient par ailleurs renversé un quatrième homme en voiture. Une nouvelle flambée de violence, en plein jour, dans ce quartier secoué à plusieurs reprises ces derniers mois par des faits similaires, dans un contexte de guerre pour le contrôle du juteux trafic de drogue.

Encore trop tôt pour faire un lien entre cet épisode et le narcotrafic, selon la maire PS, qui rappelle qu’une enquête a été ouverte. Pour autant, « chacun voit que, sur ce quartier, les différents faits qui ont eu lieu ces derniers mois se sont déroulés sur fond de trafic de stupéfiants », s’alarme-t-elle. « J’ai contacté immédiatement la préfecture et le DIPN qui m’ont garanti un déploiement d’effectif de police. » La CRS 82 a été dépêchée sur place pour sécuriser le quartier. Elle devrait rester plusieurs jours. « C’est une demande forte des habitants dans ce moment très traumatisant. »

« Pas assez d’effectifs à Rennes », selon la maire

Mais cela ne suffit pas, déclare en substance la maire devant les caméras. « On ne cesse de plaider auprès du ministère de l’Intérieur et de l’ensemble des autorités de l’État pour qu’il y ait des effectifs en nombre important. Nous n’en avons pas suffisamment sur le territoire rennais. Nous savons tous le combat, au niveau national, à mener pour lutter contre le narcotrafic avec des moyens policiers et judiciaires. Les habitants vivent des situations intenables. »

Une position maintes fois répétée ces derniers mois. Et qui ne satisfait pas son opposition, estimant que la maire, au pouvoir depuis 2014, n’en fait pas assez pour lutter contre l’explosion des faits liés au narcotrafic dans sa ville. Par un incroyable concours de circonstances, deux élus de la droite et du centre étaient présents dans le Subway où les trois jeunes se sont fait tirer dessus. Dont le chef de file Charles Compagnon et son collègue Nicolas Boucher. Choqué, ce dernier s’agace : « Les messages de soutien ne servent à rien. Il faut réagir au lieu de tout mettre sur le dos de l’État. Est-ce qu’on attend qu’il y ait un mort ? »