Cinq syndicats veulent «organiser la riposte» face au plan de François Bayrou. Les organisations de chaque établissement voteront pour acter ou non cette grève, en vue d’une assemblée générale prévue le 5 septembre.
Les pistes d’économies annoncées par François Bayrou en juillet ont mis en alerte les soignants. Constatant «une dégradation sans précédent dans les hôpitaux de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris)», cinq syndicats (CGT, FO, UNSA, CFTC et CFDT) appellent à la grève au sein de «toute l’AP-HP», soit 38 hôpitaux en Île-de-France et 100.000 travailleurs. Ils ont choisi la date du 10 septembre, pour coïncider avec le mouvement de contestation prévue à cette date contre la politique du gouvernement. Un nouveau front auquel devra faire face le chef de l’exécutif, donc, à condition que le vote de confiance prévu au Parlement le 8 septembre n’entraîne pas sa chute.
Dès le mois d’août, Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui représente l’hôpital public, était monté au créneau pour défendre l’hôpital public, affirmant que «s’il le faut, les hospitaliers se mobiliseront». L’AP-HP semble l’avoir déjà pris au mot. Après s’être réunis ce lundi, les syndicats ont concrétisé leur appel collectif lancé début août pour «organiser la riposte». Ils voient dans le plan Bayrou «une attaque frontale contre notre système de santé et contre tous les travailleurs», citant pêle-mêle la volonté du Palois d’augmenter la franchise médicale (le reste à charge du patient), «l’extension massive des soins ambulatoires», l’année blanche ou encore le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
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Les syndicats de chaque établissement voteront pour acter ou non cette grève, en vue d’une assemblée générale prévue le 5 septembre. Cette mobilisation pourrait n’être que le début d’un long bras de fer entre François Bayrou et les hôpitaux, s’il survit au vote de confiance. Le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), discuté cet automne, risque de limiter la progression des dépenses d’Assurance-maladie à 1,8 voire 1,5 %, si le budget concrétise les annonces d’économies faites par le locataire de Matignon, selon la FHF. «Ce niveau serait historiquement bas depuis 29 ans» et pourrait se traduire «par une nouvelle baisse des tarifs hospitaliers, ce qui serait inacceptable», déplore la fédération. D’éventuelles économies pourraient en effet être faites au niveau de l’organisation de l’offre de soins sur tout le territoire, mais pas à l’intérieur des établissements de santé, déjà exsangues, selon elle.