Depuis une semaine, les
Pays-Bas n’en reviennent pas. Lisa, 17 ans, a été tuée
alors qu’elle rentrait d’une soirée, à
vélo, près d’Amsterdam. Quelques minutes avant le drame,
l’adolescente avait appelé le 112, inquiète d’être suivie. Les
secours ont localisé l’appel… trop tard. Son corps a été retrouvé à
Duivendrecht, non loin de la Johan Cruijff Arena. Le choc est
immense, la colère aussi.
Rapidement, l’enquête s’accélère : un homme de 22 ans, déjà
interpellé pour une infraction sexuelle grave, est
arrêté et entendu par la police. Les autorités néerlandaises
confirment travailler sur des recoupements d’affaires survenus dans
le même secteur, tout en appelant au calme. Dans les rues
d’Amsterdam
et sur les pistes cyclables, les fleurs s’accumulent, les bougies
se multiplient, et un slogan s’impose : « le droit à la nuit ».
Meurtre de Lisa : naissance d’un
hashtag pour la solidarité
Dans la foulée, un hashtag explose : #rechtopdenacht (« droit à
la nuit »). Des milliers de Néerlandaises racontent leur
peur de rentrer seules, leurs détours, leurs clés
serrées dans la paume, leurs textos « Tu es bien arrivée ? ». Des
marches « Reclaim the Night » s’organisent, des clubs d’Amsterdam
s’engagent à mieux accompagner les sorties nocturnes, et un texte
de l’actrice et autrice Nienke ’s Gravemade devient viral,
martelant que la liberté ne s’arrête pas à la tombée du jour.
Sur X et Instagram, l’expression #rechtopdenacht s’affiche
partout : dans les bios, sur des pancartes, au marqueur sur des
tote bags. Les témoignages affluent, crus, précis, puissants. Le
message est clair : « La nuit aussi nous appartient. » Les médias du
pays et d’ailleurs relaient ce cri, devenu un mouvement en quelques
heures, qui dépasse les frontières néerlandaises et réveille un
débat européen sur la sécurité des femmes dans l’espace public.